Penser l’art russe au XIXe siècle : le regard russe à travers ses peintres
CONTRIBUTION/CRITIQUE. L’ouvrage collectif Penser l’art russe au XIXe siècle, 30 tableaux vus autrement (Mare & Martin, janvier 2023), sous la direction d’Olga Medvedkova et Philippe Malgouyres, nous offre un voyage pictural au cœur de la Russie du XIXe siècle.
Que savons-nous de la peinture russe du XIXe siècle ? Force est de constater que nous citons plus volontiers la musique ou la littérature de cette époque avec les grandes figures de Tchaïkovski, Moussorgski, Rimsky Korsakov, Dostoïevski ou Tolstoï. Ce livre destiné au lecteur « curieux, cultivé, mais pas nécessairement spécialiste de la Russie » dessine en trente tableaux une peinture russe classique, romantique, réaliste ou symboliste. Autant de mouvements qui la rapprochent de la peinture européenne de la même époque et qui en dessinent une part manquante entre la peinture d’icônes et le suprématisme de Malevitch. Les essais qui composent ce livre vont de 1801 à 1906 avec une insistance sur la période 1870-1900.
Des auteurs russes, américains et français
À l’initiative de deux historiens de l’art, la Russe Olga Medvedkova et le français Philippe Malgouyres, une trentaine d’auteurs nous racontent ces tableaux. Ils sont de nationalité différente, des Russes qui vivent en Russie et des Russes qui vivent hors de Russie, des Américains et des Français. Tous ne sont pas historiens de l’art, ils sont aussi historiens, critiques littéraires, philosophes, journalistes, écrivains, ethnolinguistes, poètes, traducteurs ou archéologues, mais chacun nous parle d’une œuvre qu’il admire ou qu’il aime. Cette pluralité de regard et d’approche dessine par petites touches une image de la peinture russe regardée à la fois du dedans et du dehors, ce qui fait l’originalité et la richesse de ce livre. Les auteurs russes nous parlent des images connues depuis leur enfance et qui ont façonné leur imaginaire, des images que chaque russe connaît tant elles ont été reproduites et popularisées.
Peinture et littérature, regards réciproques
La récente rétrospective que le musée du Petit Palais a consacrée à Ilya Répine et la présentation de la collection Morosov à la Fondation Louis Vuittonont contribué à faire connaître un peu...