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Pourquoi les élites françaises ont abandonné la planification (partie 5)

ENTRETIEN. Et si démondialisation rimait avec planification ? C’est l’hypothèse de travail de Jacques Sapir dans Le grand retour de la planification ?(éd. Jean-Cyrille Godefroy). Dans cette cinquième partie, l'économiste revient sur les raisons qui ont, dès le dernier quart du XXe siècle, poussé les élites dirigeantes françaises à se détourner de la planification.
1ère partie de l'entretien
2ème partie de l'entretien
3ème partie de l'entretien
4ème partie de l'entretien
6ème partie de l'entretien

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FP : La planification française recule à partir des années 1970 alors que s’opère un changement de paradigme : néolibéralisme, financiarisation de l’économie, construction européenne... Vous montrez qu’il est moins question d’une nécessité économique que d’un choix idéologique. Perte du sentiment national chez les élites ?

JS : Il n’y avait aucune nécessité à l’affaiblissement de la planification. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y eut pas, du début des années 1970 – et même avant – aux années 1990 le projet d’une partie des élites de se débarasser du Plan.

Ainsi, la prégnance de l’Acte Unique a été préparée par la France, du fait du tournant pro-européen pris en 1983 par François Mitterrand qui inaugura une ère de rigueur. Enfin, la financiarisation fut un choix délibéré des élites administratives françaises [1]. Le point central est que les élites administratives, qui avaient assuré le succès de la planification ont progressivement...

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