culture Attentat

Un Requiem pour la paix

OPINION. Composé par Laurent Couson, le Requiem XIX sera joué à la synagogue Copernic à Paris jeudi soir. Une œuvre qui invite à s’interroger sur notre rapport civilisationnel et mystique à la musique et le rôle politique de cette dernière.

/2021/09/synagogue-copernic-requiem-frison-roche


« Requiem aeternam dona eis, domine et lux perpetua, luceat eis » (Accordez-leur le repos éternel, Seigneur, et que brille sur eux la lumière sans déclin) : c’est par ces mots que s’ouvre habituellement un requiem, ce seront les derniers de la nouvelle œuvre de Laurent Couson. Composé lors du premier confinement, Requiem XIX sera donné en concert dans la synagogue Copernic à Paris le jeudi 30 septembre à 20h. D’abord interprété dans l’église Saint-Médard et avant d’être joué pour la troisième fois dans un lieu de culte musulman, le compositeur Laurent Couson présente son « Requiem pour la renaissance et la paix, écrit pour la première fois en trois langues (en latin, en hébreu et en arabe littéraire) et inspiré par le mythe de la tour de Babel ».

Un langage universel

En reprenant le thème biblique de la tour de Babel, Laurent Couson s’attaque à l’un des passages les plus célèbres de la Bible (que l’on retrouve également dans le Coran dans une version modifiée) : aux premiers temps de la Création, les hommes orgueilleux voulurent construire une tour suffisamment grande pour atteindre les cieux, et ainsi rivaliser avec Dieu. Pour les punir, ce dernier la détruisit et brouilla leur dialogue pour qu’ils ne puissent plus parler la même langue, ce qui expliquerait la diversité des idiomes à travers le monde. Babel signifie à la fois « porte de Dieu » en grec (Babylone) et « brouiller, confondre » en hébreu (bâlal). L’incompréhension serait l’un des principaux moteurs de la rivalité entre les hommes, qui ne pouvant plus se parler, se combattent.

On apprend à penser avec les mots, on sculpte sa réflexion selon son vocabulaire et la langue n’est que le support d’une spiritualité d’où découle une vision du monde. Le latin, l’hébreu et l’arabe sont respectivement les vecteurs des religions  chrétienne, juive et musulmane. Reprendre...

Vous aimerez aussi