Au moins, il y a quelques Français qui ne souffriront pas trop de la forte inflation de +4,5 % sur un an constatée en mars 2022. Avec une augmentation moyenne de +93 % en 2021, les patrons du CAC ont connu une augmentation record de leurs émoluments. La rémunération moyenne, d’après la société spécialisée Scalen, d’un dirigeant du CAC 40 s’élève désormais à la modeste somme de 8,7 millions d’euros.

Si les revenus des têtes dirigeantes des grandes entreprises ont tant progressé, cela est notamment dû à la structure de leur rémunération. Au salaire fixe s’ajoutent les primes (qui ont progressé de +10 %) et les intéressements à long terme : une structure salariale qui dépend des indices boursiers, les patrons se voyant offrir des actions en guise d’outil pour les fidéliser. Or, 2021 fut une année record en Bourse. Avec un bond de +29 %, soit le plus important depuis 1999, le CAC 40 a dépassé les 7.000 points. Un record qui ne s’est pas ressenti partout en France : d’après la direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (Dares), les salariés du privé ont vu leurs salaires augmenter de seulement 1,9 % en 2021. Soit à peine de quoi amortir l’inflation de +1,6 % constatée cette même année.

La rémunération moyenne des patrons du CAC 40 en 2021 représente un peu moins du double des gratifications perçues en 2020, et reste largement au-dessus de celles de 2019 (5,4 millions d’euros). En dix ans de hollandisme et de son héritier le macronisme, bref, en une décennie de social démocratie usurpant l’étiquette de « gauche », les patrons sont passés de 2,46 millions d’euros moyens en 2011 à 8,7 en 2021. Soit une progression de l’ordre de +353 %. Tandis qu’en 2011, le salaire net annuel moyen des Français travaillant...