capitalismeRévolution française

Des fondements de notre société

OPINION. L’abolition de la monarchie ne s’est pas faite au profit de l'émancipation de l’individu par la raison, mais du capitalisme marchand, déplore notre lecteur.

/2022/12/Societe


Pour les gens du commun (vulgum pecus), décrire la société dans laquelle ils évoluent consiste en une tâche qui dépasse leur aptitude. Il faut le faire pour eux. Ce que s’empressera de faire l’élite… dans son intérêt à elle (faut-il le préciser ?). Cela donne : « En Occident, les citoyens jouissent tous des mêmes droits et d’une multitude de libertés (pauvres nord-coréens, interdis de changer de sexe !). Périodiquement, des élections démocratiques sont organisées, afin d’élire des législateurs, à charge pour eux d’œuvrer au Bien Commun. L’État de droit est au fondement de la société : les lois organisent notre vie économique, sociale, culturelle, spirituelle… Tout est bien à sa place, ordonné par la Raison. En Occident, les citoyens exercent leur libre arbitre et sont les acteurs de leurs propres vies : entreprendre, se marier, changer de religion, partir en vacances… ». On signe tout de suite pour une telle société !

Sauf que ce n’est pas la réalité. C’est même plutôt la version « caverne de Platon » d’ailleurs. En vérité, l’élite cache à dessein l’essentiel, à savoir que la société n’est pas organisée sur un principe de justice, mais sur celui du rapport de force ; et c’est tout de suite moins glamour. Pourquoi mentir ? Parce qu’un Peuple idiot est un Peuple plus facile à manœuvrer. Et peut-être aussi parce que son image dans le miroir la contrarie : l’élite préfère s’imaginer moins corrompue qu’elle ne l'est (… taraudée par le pari pascalien ? Effectivement, Dieu existe peut-être bel et bien… avec les conséquences que ça implique).

L’abolition de l’Ancien Régime sanctionne la fin de la société traditionnelle (mandat divin du roi sur terre), au profit — c’est le cas de le dire — de la société capitaliste/marchande. L’élite se vante que c’est désormais la loi qui régit notre société et non plus les caprices d’un despote...

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