Scandaleuse, l'Allemagne ? Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le terme n'est en l'occurence pas excessif ; la lecture d’un courrier daté du 16 mars signé par sept pays, dont l'Allemagne, adressé au Vice-président de la Commission européenne et à la Commissaire européen à l'Énergie, Kadri Simson, ne peut faire que grincer bien des dents. À nouveau, Berlin attaque le nucléaire français, malgré un accord datant du 22 janvier dans lequel le chancelier allemand reconnaissait que les deux types d'hydrogène, le « renouvelable » – essentiellement issu du photovoltaïque et de l’éolien – et le “bas carbone » – principalement issu du nucléaire – pouvaient cohabiter et contribuer aux objectifs de décarbonations chers à l'UE.

Cette fois-ci, c’est le ministre de l’énergie allemand, Robert Habeck, qui sonne la charge contre l'atome, et ce en continuant à confondre l’objectif – la décarbonation des diverses sources de production énergétique – et le moyen d’y parvenir. « La prise en compte de l'hydrogène et des carburants à faible émission de carbone (l’énergie issue du nucléaire, ndlr) dans les objectifs (...) réduirait l'ambition et ralentirait le déploiement des énergies renouvelables ». Ce qui aurait pour conséquence de mettre « en péril la réalisation des objectifs climatiques, y compris l'Accord de Paris ». Introduire le nucléaire dans la directive de l’UE sur les énergies à faibles émissions se ferait au détriment du renouvelable, ce qui n’est pas totalement faux.

Tartufferie à l'allemande

Considérant qu' « au cours de la prochaine décennie, la nouvelle capacité d'énergie renouvelable » ne remplacera pas « d'autres formes d'énergie à faible émission de carbone » comme le nucléaire, dont le déploiement est plus lent, les sept pays opposés à l’atome estiment que « comptabiliser l'énergie à faible émission de carbone dans les objectifs d'énergies renouvelables » réduirait les « efforts en matière de climat et...