Loin de nous l’idée de défendre ou d’accabler Bernard Arnault. Alors que le patron de LVMH a annoncé vouloir verser une aide de 10 millions d’euros aux Restos du Cœur, une partie de la droite a souligné la générosité de l’acte, quand de l'autre côté, à gauche, on a crié au scandale, en rappelant que ces 10 millions ne représentaient qu’une infime part de la fortune de l’homme d’affaires. La France Insoumise s’est trouvé un énième cheval de bataille sans grand lendemain. Le symbole est fort et l'opération occupe tous les journaux. Au détriment de la seule actualité qui compte réellement dans cette affaire : la progression dramatique de la pauvreté dans notre pays. Sujet qu’une gauche responsable et digne de ce nom se devrait de s’en saisir en priorité.

Ce mercredi 6 septembre, Ipsos et le Secours Populaire ont dévoilé leur 17e baromètre français de la pauvreté et de la précarité. Celui de 2022 constituait une alerte quant à la dégradation des conditions de vie des quelque 1000 personnes interrogées, celui de cette année s’inscrit dans les mêmes pas. Plusieurs tristes records tombent : 45 % des interrogés déclarent rencontrer des difficultés à payer certains actes médicaux mal remboursés par la sécurité sociale. 45 % trouvent compliqué de payer leurs dépenses énergétiques. Enfin, 43 % disent ne plus consommer des fruits et des légumes frais tous les jours.

Plus inquiétant encore, ils sont 35 % à avouer parfois sauter l’un ou plusieurs des trois repas quotidiens recommandés. Assez logiquement, cette crise sociale progresse en même temps que l’ont fait les différents indices à la consommation. En août 2023, les prix à la consommation ont augmenté de 4,8 % sur un an d’après l’Insee. Des chiffres certes moins importants qu’il y a quelques mois — 6,3 % en février 2023 —...