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Hausse des taux : la BCE entre vice de forme et faute conjoncturelle

CONTRIBUTION / ANALYSE.  Ce jeudi 27 juillet, la BCE a acté une décision que beaucoup attendaient en rehaussant ses taux directeurs de 0,25 points. Pour Laurent Herblay, du blog Gaulliste Libre, cette décision, loin de servir les intérêts des peuples, rend service aux grand patronat et montre (s'Il en était encore besoin) l'étendue du technocratisme oligarchique de la BCE.

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C’était annoncé en juin dernier, et largement attendu : la BCE a procédé à un nouveau tour de vis monétaire en remontant ses taux directeurs de 0,25 point. La chute, seulement récente, et encore limitée, de l’inflation justifie cette décision pour les « faucons », quand les « colombes » pointaient le risque que cela fait peser sur la croissance, craignant une réaction excessive. Une double erreur.



Le retour de la malédiction de l’euro

Ce débat sur la politique monétaire de la BCE n’est pas nouveau. Il ressurgit fréquemment depuis vingt ans car la diversité des situations macro-économiques souligne à nouveau le problème d’une politique monétaire taille unique pour des pays en réalité trop différents pour partager une même monnaie. Que les Allemands soient favorables à une nouvelle hausse n’est pas totalement surprenant, même si leur économie est déjà entrée en récession. Après tout, l’inflation atteint encore plus de 6% outre-Rhin et l’histoire du pays a créé une telle aversion pour la hausse des prix qu’il n’est pas illégitime qu’ils cherchent à la minimiser coûte que coûte. Mais ce n’est pas du tout le besoin de l’Espagne, dont l’inflation est tombée à seulement 1,9% en juin, du fait de sa sortie du marché européen de l’électricité.

Cela fait des mois qu’une hausse des taux est injustifiée pour ce pays. Mieux, une divergence des politiques monétaires, avec une fin anticipée de la hausse des taux pour Madrid, et une poursuite de la hausse des taux en Allemagne, aurait aidé Berlin pour son objectif, avec une montée du mark qui aurait poussé les prix des importations à la baisse et calmé plus rapidement l’inflation outre-Rhin. Mais la taille unique imposée par la monnaie unique impose une politique un peu trop modérée pour Berlin et bien trop aggressive pour Madrid, comme un miroir inversé du début des années 2000, quand elle était alors...

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