Économie

La rentrée financière, ou le retour du monde d’avant

ARTICLE. La foire d’empoigne pour prendre la tête du groupe Lagardère jette une lumière crue sur les méthodes des barons du capitalisme, dont les modes d’action, éprouvés, s'accordent de plus en plus mal avec les nouvelles aspirations nées des crises sanitaire et écologique.

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On aura beau dire, le « monde d'après » ressemble furieusement au monde d'avant. Ceux qui avaient, à l'occasion de la crise sanitaire et du confinement, rêvé la fin d'un capitalisme financier, brutal et prédateur, en sont pour leurs frais. Accélérée à partir des années 1990, « la libéralisation de la finance a fini par créer un monde financier tournant sur lui-même », rappelle dans une tribune au Figaro l'entrepreneur et chercheur en économie Sébastien Laye. Un capitalisme financier qui, à l'image d'un Phoenix ressuscitant de ses cendres, renaît des incendies qu'il a, comme lors de la crise de 2008, lui-même contribué à allumer. La crise liée à la pandémie de Covid-19 ne fait pas exception à la règle. Et les innombrables appels à réinventer notre rapport au monde risquent bien de rester, une nouvelle fois, lettre morte.

L'affaire Lagardère, un imbroglio au sommet du CAC 40

« Business as usual » : c'est l'impression qui domine en cette rentrée économique – pas tout à fait – comme les autres. Un temps interrompues par le confinement et la congestion de l’économie mondiale, les affaires reprennent comme jamais. La presse évoque les principales opérations financières du moment. A ce titre, l'affaire Lagardère, ce feuilleton financier opposant les plus grands barons du capitalisme français est édifiante : Arnaud Lagardère, dont la gestion de la société fondée par son père est contestée par certains de ses actionnaires ; Bernard Arnault qui serait venu à la rescousse du premier ; et Vincent Bolloré, le redouté « raider » breton, aux méthodes éprouvées.

L'enjeu de cette bataille au sommet du CAC 40 – combat des chefs ou panier de crabes ? – réside dans la capacité d'Arnaud Lagardère à conserver le contrôle et la gestion de sa société. Autrefois ennemis, ses deux principaux actionnaires, Vivendi (propriété de Bolloré, qui détient 23,5% de...

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