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Nucléaire : douze réacteurs de plus sont à l’arrêt

ARTICLE. Auditionné par le Sénat pour la présentation du rapport annuel pour 2021, le président de l’Autorité de sûreté nationale (ASN) a donné plus de détails sur les problèmes de corrosion touchant plusieurs réacteurs nucléaires. À terme, la sécurité de l’approvisionnement électrique du pays pourrait être menacée.

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« Le phénomène de corrosion sous contrainte, qui a été découvert de manière inattendue sur les réacteurs d’EDF, est un phénomène sérieux. » Dans son audition au Sénat le 17 mai pour la présentation du rapport annuel pour 2021, Bernard Doroszczuk, président de l’Autorité de sûreté nationale (ASN), n’a pas caché son inquiétude quant à la fermeture de réacteurs en raison de la détection de certaines anomalies. La conception des nouveaux réacteurs pourrait être la cause des déboires du parc nucléaire français.

Ainsi, ce sont douze réacteurs de plus qui ont été mis à l’arrêt « pour expertise approfondie » (sur les 30 à l’arrêt actuellement). Ce sont d’ailleurs les réacteurs les plus récents (les N4 et les 1300 mégawatts (MW)) qui sont davantage touchés : sur les douze existant, neuf sont à l’arrêt. Une conséquence de «  la nouvelle géométrie des lignes » qui « favorise un phénomène de stratification thermique du fluide en haut et en bas du tuyau, ce qui génère une contrainte dans les zones de soudure », estiment les experts de l’ASN.

Les réacteurs les plus anciens épargnés

Les réacteurs les plus anciens (900 MW) ont été construits à partir d’une conception directement héritée du groupe américain Westinghouse, alors que les modèles suivants ont été « francisés ». Cependant, le président de l’ASN a tenu à rester prudent : « pour l'instant il y a des signaux positifs mais il y a un échantillon d'investigation qui est encore très faible sur les réacteurs de 900 MW ».

Afin de réparer les fissures, il est donc nécessaire de mettre à l’arrêt les réacteurs endommagés, « ce qui handicapera la capacité de production du nucléaire français, en rendant indisponibles les réacteurs les plus récents d’un parc nucléaire déjà vieillissant ». D’autres raisons ont entraîné une « moindre disponibilité »...

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