Réflexion post-électorale sur l’économie
CONTRIBUTION / OPINION. Les trois grands appareils politiques qui s’affronteront aux élections législatives les deux prochaines semaines ont proposé des programmes économiques dans la précipitation. Au moment même où nous avons plus que jamais besoin d’une prise de recul sur la question.
En cette période électorale, trois blocs idéologiques s’affrontent avec comme point commun de parler d’économie sans y réfléchir vraiment et sans rien approfondir. Au centre, sous la houlette d’Emmanuel Macron et des restes de caciques des Républicains et des socialistes, un bloc pense qu’une bonne communication permet de se dispenser d’agir et de réfléchir. Sur ses deux côtés, deux autres blocs conscients du désastre où nous mènent l’inaction et la fausse réflexion, proposent deux idéologies contradictoires, aussi utopiques l’une que l’autre, car fondées toutes les deux sur la chimère de la création de richesse qui est la négation de ce qu’est l’économie.
Impossible de comprendre l’économie sans repartir du début, décrire les évolutions et constater les dérapages. L’économie est d’abord l’organisation de toutes les énergies humaines à l’intérieur d’un groupe, groupe qui consomme ce qu’il produit et qui peut consommer d’autant plus qu’il produit davantage et qu’il rend chacun utile. Produire, échanger et consommer sont les trois bases fondamentales de l’économie, la quatrième étant l’harmonie entre les trois. L’avantage comparatif de confier à chacun ce qu’il fait le mieux ou le moins mal est une évidence immédiatement comprise dans tous les groupes. Très tôt pour produire davantage, les sociétés ont domestiqué l’énergie calorique par le feu, l’énergie animale pour la traction, l’énergie éolienne par les moulins à vent et la marine à voile, l’énergie solaire par l’agriculture et les serres, et l’énergie hydraulique par les barrages et les moulins à eau. Ce n’est qu’au XXe siècle que l’homme a réellement domestiqué les énergies fossiles, mais les lieux de production et de consommation s’étant rapidement éloignés les uns des autres, la répartition du fruit des énergies fossiles s’est faite par l’argent au moment même où les sociétés ont perdu le sens de la monnaie.
La monnaie avait toujours été un prélèvement...