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Tension locative : la faute à la loi anti-passoires énergétiques ?

ARTICLE. L’entrée en vigueur progressive de l’interdiction de louer des biens énergivores provoque une chute des annonces de location, en même temps qu’une hausse des demandes. Le marché se tend et ce sont les locataires et petits propriétaires qui trinquent.

/2023/02/Immobilier-passoires-energetiques-isolation-thermiques


La crise du logement est déjà bien installée. Mais elle s’apprête à être accentuée par l’effet de la loi Climat et Résilience, qui vise à interdire progressivement aux propriétaires de louer des biens énergivores car mal isolés. Depuis le 1er janvier, tous les logements avec un diagnostic de performance énergétique (DPE) G+, qui consomment plus de 450 kilowattheures par mètre carré et par an, sont en effet interdits à la location en France métropolitaine. Et les effets se font déjà ressentir. Jamais la plateforme immobilière Bien’ici n’avait constaté une telle tension locative en début d’année, période habituellement plus souple au regard de la fin de la période estivale. En janvier, le nombre de logements à louer sur le site était en baisse de plus de 30% par rapport à l’année dernière. En parallèle, la demande a augmenté de 53% sur un an. Et la situation ne va pas s’améliorer, puisque cette interdiction sera étendue aux logements classés G en 2025, aux classés F en 2028 et enfin E en 2034. Ces derniers constituent aujourd’hui la moitié du parc immobilier d'île-de-France.

La conjoncture économique difficile n’aide pas non plus à détendre le marché locatif, puisque les ménages préfèrent continuer à louer plutôt que de prendre un crédit pour devenir propriétaires. Au mois de janvier 2023, le taux moyen a une nouvelle fois augmenté pour le 13e mois consécutif et s’établit à 2,59 %. Mais l’effet de la nouvelle réglementation énergétique est bien réel, puisqu’il s’observe dans l’augmentation des ventes de passoires thermiques (DPE de E à G+), dont les propriétaires préfèrent se débarrasser plutôt que de les rénover. D’après les données du site SeLoger.com, ces mises en vente ont décollé en 2022, avec 19,2 % d’annonces, contre 11 % entre 2018 et 2020. Leur nombre a été multiplié par quatre à...

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