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Breton remplacé par Séjourné : Macron se couche devant le caprice d'Ursula von der Leyen

ARTICLE. Pas aidé par la passivité d’Emmanuel Macron, Thierry Breton a pris acte du caprice d’Ursula von der Leyen en quittant ses fonctions de commissaire européen au Marché intérieur. Le président de la République a docilement proposé Stéphane Séjourné en rustine.

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Crédits illustration :© Olivier Hoslet/AP/SIPA


Il est des nouvelles dont on ne sait s’il faut se réjouir. La démission du commissaire européen au marché intérieur, ce lundi 16 septembre au matin, en fait partie. C’est Thierry Breton en personne qui a annoncé quitter le navire avant de se faire débarquer de force par le capitaine von der Leyen. Car c’est bien ce qu’aurait fini par faire la présidente de la Commission européenne, à en croire la lettre acrimonieuse que lui a adressée l’intéressé, et qu’il a publiée sur son compte X.

Le commissaire français le dit lui-même : il s’était pourtant « efforcé sans relâche de défendre et de faire progresser le bien commun européen, au-delà des intérêts nationaux et partisans ». Une soumission à l’agenda bruxellois qui n’a visiblement pas suffi à satisfaire ce qu’il décrit comme une « gouvernance douteuse » le conduisant à une conclusion inéluctable : « Je ne peux plus exercer mes fonctions au sein du Collège. Je démissionne donc de mon poste de commissaire européen, avec effet immédiat. »

Chantage à la Don Corleone


Thierry Breton avait pourtant été désigné par Emmanuel Macron comme candidat officiel de la France pour la mandature 2024-2029 au sein du collège des commissaires. Le président de la République avait en cela bien respecté la règle édictée par la patronne de la Commission, qui dispensait les États membres voulant reconduire leur commissaire en poste de l’obligation de proposer deux noms. Mais Ursula von der Leyen ne portant pas Thierry Breton dans son cœur, elle n’en a fait qu’à sa tête. « Il y a quelques jours, dans la toute dernière ligne droite des négociations sur la composition du futur Collège, vous avez demandé à la France de retirer mon nom », reproche Thierry Breton, pointant « des raisons personnelles qu'en aucun cas [Ursula von der Leyen n’a] discutées directement » avec lui. En dédommagement...

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