Accord libre-échange

Brexit : l’UE pas si forte face au Royaume-Uni

ARTICLE. A mesure qu’approchait la date fatidique du 31 décembre, les chances de voir Boris Johnson et les négociateurs de l’UE parvenir à un accord se faisaient de plus en plus minces. Contre toute attente, les deux parties sont parvenues à un consensus sur la toute dernière ligne droite. Un accord loin d’être en défaveur du Royaume-Uni.

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Ils n’y croyaient plus, mais pourtant, l’UE et le Royaume-Uni sont parvenus à un accord commercial pour l’après « Brexit ». Dans un document de 2 000 pages - dont une synthèse de 500 pages qui devrait être accessible ces prochains jours - sont détaillés les quelques points de négociations qui ont été dévoilés le 24 décembre par Boris Johnson, premier ministre britannique.

Tout d’abord, le Royaume-Uni a obtenu le libre-échange économique entre l’île et ses voisins européens. Ni droits de douane, ni quotas ! Un marché inédit, qui se rapproche d’après Boris Johnson, du controversé accord CETA, conclu entre l’UE et le Canada en 2016. “Nous avons complètement repris le contrôle sur chaque sujet ainsi que sur notre réglementation, sans entraves” clame fièrement le Premier ministre. Ce n’est pas tout à fait exact : les produits du Royaume-Uni devront respecter certaines règles. L’accord stipule que les entreprises du Royaume-Uni seront tenues de respecter des conditions de concurrences équitables avec l’UE. Elles passeront par une exigence forte en ce qui concerne la protection de l’environnement, la lutte contre le changement climatique, les droits sociaux, ou bien encore le droit du travail.

Pas question, donc, de faire du “dumping social”. L’Europe a souhaité garder la main mise en cas de non-respect des règles. Elle a voulu que les contentieux sur cet accord soient jugés par la Cour de justice de l’Union européenne. Que nenni, leur a répondu Boris Johnson : la Grande Bretagne aurait préféré le “no-deal”, plutôt que de conserver un lien juridique entre elle et les institutions de l’UE. L’accord étant basé sur le droit international, les deux parties ont finalement convenu de se tourner vers un arbitrage indépendant, comme il est d’usage dans le droit international, en cas de conflits.

Enfin, le nerf de la guerre a été tranché : la pêche. Ce point...

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