InternationalpolitiqueFPContenu payant

Colère des agriculteurs : Ursula von der Leyen « dialogue » avec elle-même

ARTICLE. Les agriculteurs français demandent moins de bureaucratie et une rémunération décente. Malgré une poignée de belles promesses illusoires, le « dialogue stratégique » commandé par Ursula von der Leyen pour orienter la réforme de la politique agricole commune a peu de chances de répondre à leurs attentes.

Ursula-von-der-leyen-colere-agriculteurs
Crédits illustration : ©Wiktor Dabkowski/ZUMA Press Wire/SIPA


« Les travaux du Dialogue stratégique sur l’agriculture montrent que nous pouvons surmonter la polarisation, créer la confiance et trouver des solutions communes. C'est une réussite en soi », se réjouit Ursula von der Leyen, qui espère bien tourner la page du mouvement de colère des agriculteurs le plus rapidement possible. Ces « travaux du dialogue stratégique sur l’agriculture », ce sont ceux menés par Peter Strohschneider, un universitaire allemand désigné par la patronne de la Commission européenne pour trouver des solutions à la crise agricole, et qui lui ont été présentés ce mercredi 4 septembre.

Pour réaliser ces travaux débutés en janvier dernier, l'universitaire s’est entouré de 29 acteurs issus de l’industrie agroalimentaire, d’ONG écologistes (Greenpeace ou BirdLife) ou du monde universitaire, qui partagent comme principal point commun leur vision européenne. Un agrégat bien éloigné à première vue des problématiques vécues par les agriculteurs européens (et notamment français), mais censé tout de même réussir à dégager un « consensus conceptuel » sur la méthode à adopter pour réformer l'actuelle Politique agricole commune (PAC) et ses 387 milliards d'euros de financement.

Des promesses...


Dans un jargon aussi abscons qu’indigeste, le document dresse une série de recommandations censées éclairer la négociation de la future PAC (2028-2034). Il est notamment question de permettre aux marchés de « stimuler la durabilité et la création de valeur tout au long de la chaîne et mieux internaliser les externalités », tout cela afin de créer « des environnements favorables fondés sur des synergies fructueuses ». Derrière ce charabia, aucun bouleversement n’est à attendre. En définitive, le rapport propose d’encourager les agriculteurs à « mieux coopérer, à réduire les coûts, à accroître l’efficacité, à améliorer les prix et à garantir un revenu décent sur le marché ».

Les rapporteurs sont néanmoins conscients que les aides sont mal ciblées et préconisent ainsi d’abandonner les subventions à...

Vous aimerez aussi