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COVID : immunité collective, le mythe Suédois

Bertrand GUYOT

03/11/2020

ARTICLE. Souvent, l’imaginaire collectif associe la Suède à la stratégie de l’immunité collective face au COVID. Pourtant la réalité est plus complexe : cette politique n’a jamais réellement été appliquée. Et ce qui l'a été a eu un coût humain et économique loin d’être négligeable.

COVID : immunité collective, le mythe Suédois

Le 27 octobre, la star épidémiologiste en chef de la Suède, Anders Tegnell, expliquait au journal “Die Zeit” que : “Tout au long de l'histoire, il n'y a eu jusqu'à présent aucune maladie infectieuse dont la transmission a été complètement stoppée par l'immunité collective sans vaccin”. De quoi tordre le cou à cette image d’une Suède qui chercherait à tout prix à atteindre l’image de ce “graal” sanitaire.

L’immunité se définit ainsi pour l’institut Pasteur :” Elle correspond au pourcentage d’une population donnée qui est immunisée/protégée contre une infection à partir duquel un sujet infecté va transmettre le pathogène à moins d’une personne en moyenne, amenant de fait l’épidémie à l’extinction”. Dans le cas de la COVID 19, il faudrait atteindre 70% de personnes infectées pour y parvenir. Cette stratégie de l’immunité collective a séduit Scott Atlas, neuroradiologue et conseil de Donald Trump, à qui il a recommandé de l’appliquer, prenant exemple sur la Suède. L’immunité collective reste pourtant fortement décriée par le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus qui l’attaque ainsi :"Permettre à un virus dangereux que nous ne comprenons pas complètement de fonctionner librement est tout simplement contraire à l'éthique."

Bien qu’Anders Tegnell affirme aujourd'hui n’avoir jamais visé stricto sensu l’immunité collective, il se contredit. Une correspondance entre ce dernier et le responsable de l’agence de santé publique finlandaise, datant de mars et dévoilée par des journalistes en juillet, a fait mention d’une stratégie explicite. Le Suédois y estimait qu’il faudrait : “garder les écoles ouvertes pour atteindre plus rapidement l'immunité collective”. En avril, l’Agence de santé publique a prédit qu’en mai, 40 % de la population de Stockholm serait affecté par la maladie et acquerrait des anticorps. Un chiffre loin d’avoir été atteint : le 3 septembre, une étude du même organisme...

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