La rancune tenace. Dans un entretien accordé au Telegraph, l’ancienne haute fonctionnaire de l’administration Obama, Fiona Scott Morton, qui a fini, le mois dernier, par renoncer à son poste d’économiste en chef à la Direction générale de la concurrence de la Commission européenne, tire à boulets rouges sur ceux qui s’étaient opposés à son arrivée, en particulier la France. Petite piqure de rappel : à l’époque, sa nomination avait provoqué une levée de boucliers, Fiona Scott Morton ayant travaillé pour plusieurs géants du web comme Alphabet, Apple, Microsoft et Meta, entreprises qui auraient été mises sous sa surveillance à son poste. Emmanuel Macron s’était dit « dubitatif », le Medef était également monté au créneau. En revanche, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait soutenu jusqu'au bout sa candidature.

« Il est dérangeant, et triste, que la société française soit si peu sûre d’elle qu’elle rejette l’idée qu’il puisse y avoir un Américain mû par des principes qui veuille travailler pour l’Europe »

« Je ne m’attendais pas à être embauchée et licenciée en un rien de temps. Ce n’est pas ainsi que mon monde fonctionne », regrette vivement l’économiste américaine.« Si la France et le président français sont si inquiets qu’un Américain prenne ce poste, alors je pense qu’il aurait été difficile de bien faire ce travail, car il aurait été marqué par des querelles politiques et bureaucratiques », avance-t-elle. « Il est dérangeant, et triste, que la société française soit si peu sûre d’elle qu’elle rejette l’idée...