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La France doit-elle rapatrier les femmes et enfants de djihadistes ?

DÉBAT. Plusieurs avocats et universitaires demandent à la Cour pénale internationale d’ouvrir une enquête contre la France pour « crimes de guerre » car elle rapatrie « au cas par cas » les femmes et enfants de djihadistes. Obligation juridique, morale ou angélisme ? C’est le débat de ce dimanche.

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Cela a commencé d’abord avec une pétition recueillant des milliers de signatures, puis avec une plainte des avocats Marie Dosé et Henri Leclerc devant le comité contre la torture de l’ONU. Désormais, l’État français pourrait être visé par une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes de guerre ». C’est en tout cas ce que demandent plusieurs avocats et universitaires. En cause ? La politique de non-rapatriement ou plutôt de « goutte à goutte » vis-à-vis des femmes de djihadistes et de leurs enfants, détenus dans des camps kurdes au nord de la Syrie.

Parmi ces avocats, Ludovic Rivière, Marie Dosé et Gérard Tcholakian. Ils dénoncent, comme le rapporte Ouest-France, des infractions graves à la Convention de Genève comme « le fait, par exemple, de priver ces personnes d’être jugées impartialement. En sélectionnant ceux qui sont rapatriés, l’État choisit a contrario de laisser souffrir ceux qui restent ». Ceux-ci estiment que le droit international implique des droits fondamentaux pour toute personne et qu’« il s’agit de l’obligation pour les États de protéger leurs populations où qu’elles se trouvent. Et cette règle s’impose à la France comme à tous les pays du monde ».

Ils s’appuient notamment sur l’insalubrité constatée dans les camps syriens où seraient toujours retenus par les forces kurdes environ 80 djihadistes françaises et 200 enfants. L’ONG Human Rights Watch dénonce le fait que « la France a refusé à une femme atteinte d’un cancer du côlon avancé de rentrer dans son pays pour s’y faire soigner ».

La France rapatrie pourtant un certain nombre d’enfants, notamment « les orphelins ou cas humanitaires, qui se trouvaient dans des camps du nord-est de la Syrie ». Mais cette politique du « cas par cas » assumée par la France n’est pas suffisante pour les accusateurs, qui souhaitent un retour de l’intégralité des femmes et enfants...

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