« Entends-tu les orages de l’histoire, camarade ? Ils grondent et se rapprochent comme aux temps terribles de nos aïeux, ces temps que nous n’avons pas connus parce que nos pères nous les ont épargnés. Prépare-toi à la tempête qui vient. » Patrick Franceschi, Éthique du samouraï moderne (Grasset, 2019)

85 ans séparent le pogrom du 7 octobre 2023 de la nuit de cristal du 9 novembre 1938. Pas même un siècle. Il n’aura pas fallu un siècle pour entendre gronder une nouvelle fois les orages de l’histoire.

Les victimes sont les mêmes. Les juifs. Forcément coupables. Rien de plus efficace pour ameuter des foules biberonnées aux récits négationnistes, alimentées par l’actualité complotiste, galvanisées par des hommes et des femmes politiques aux préoccupations électorales rances.

L’antisionisme, qui puise son existence dans la création de l’État d’Israël en 1948, leur a été vendu comme un prétexte légitime pour s’ériger en défenseurs d’une cause qui donne, enfin, un sens à leur indigence intellectuelle et pour masquer un antisémitisme prégnant bien avant la création de l’État d’Israël.

Les auteurs, eux, ont changé l’obsession de la race par celle de la religion. Mais ils ont gardé la même volonté hégémonique, expansionnistes, et dépassé toutes les limites de l’horreur. En une nuit, l’abject a tutoyé l’épouvante en ciblant des civils sans défense.

Comme la Shoah a longtemps été une rumeur, l’horreur du 7 octobre est mise en doute, car le juif est forcément coupable. Pire, elle a été justifiée par les amnésiques de l’histoire parce que les assassins se sont approprié le terme de résistants après l’avoir souillé.

La « question palestinienne » amuse ces héritiers de Mengele pour qui les Palestiniens ne sont que des chairs à canon. Ils sont ravis de voir des citoyens de pays européens, infiltrés par leurs complices politiques et culturels depuis des décennies, se...