L’ambassade de Chine insulte publiquement un chercheur français
ARTICLE. L’ambassade de Chine en France s’est permis d’insulter grassement Antoine Bondaz, cette semaine. Le chercheur spécialiste de la Chine a été qualifié de "petite frappe", de "hyène" ou bien encore de "troll". Ce qui s’apparente à un dérapage, n’est en fait que le révélateur d’une nouvelle stratégie diplomatique pilotée par son président, Xi Jinping.
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Nous connaissions l’étrange diplomatie trumpienne, bâtie à coup de tweets plus abracadabrantesques les uns que les autres. Nous découvrons désormais la diplomatie chinoise qui, dans un style un peu différent, n’a rien, mais alors rien, à lui envier. Pour répondre aux dérapages successifs de l’ambassade Chinoise vis à vis d’un chercheur français, dans un contexte international plombé par la question des Ouïgours, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a dû se résoudre à convoquer Lu Shaye, ambassadeur chinois à Paris.
“Dans nos relations avec la Chine, il n’y a pas de place pour les insultes et les tentatives d’intimidation contre des élus de la République et des chercheurs”, a expliqué le ministre. Un rappel à l’ordre salutaire qui fait suite aux violentes attaques proférées par l’ambassade de Chine à Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Dans un premier temps, vendredi, elle a qualifié le français de “petite frappe” sur twitter. Pour faire face à la polémique naissante suite à ces propos, l’ambassade de Chine s’est fendue d’un communiqué lunaire sur son site, le 19 mars. De “petite frappe”, le chercheur est passé au statut de “troll idéologique” et de “hyène folle”. Rien que ça.
L’institution diplomatique en a profité pour rappeler sa définition de la diplomatie, qui est de “défendre les intérêts et l’image de son pays. Si les intérêts nationaux et l’image de la Chine sont menacés ou lésés, les diplomates chinois les défendront naturellement bec et ongles”. Tout en concluant :”Avec les amis, nous avons le cœur rempli de chaleur. Quant aux vilains, nous les traitons comme il faut”. Le vilain Antoine Bondaz était en tort : il avait eu le malheur de provoquer la Chine en rappelant...