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Le futur du nucléaire se trouve en Asie

ARTICLE. L’Europe et la France sont désormais dépassés par la Chine qui multiplie les projets de réacteurs nucléaires sur son sol et affiche des objectifs particulièrement ambitieux. L’avenir du nucléaire n’est — pour le moment — plus en Europe.

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CHINE NOUVELLE/SIPA


À force de tergiversation, de débats à n’en plus finir, de craintes infondées, de mauvaises décisions politiques et de volonté de l’Allemagne d’imposer sa politique gazière et antinucléaire, le nucléaire civil périclite en Europe. Premier producteur d’électricité mondial d’origine nucléaire, entre 1982 et 2008, le Vieux Continent est passé derrière l’Amérique du Nord avant d’entamer un long déclin qui l’amène désormais à la troisième place du podium mondial en 2023. Depuis 2012, l’Asie investit massivement et tutoie désormais la première place du continent de l’oncle Sam, malgré la fermeture — partielle et temporaire — des réacteurs japonais après le tsunami de Fukushima en 2011.

La Chine est la figure de proue du renouveau du nucléaire mondial. Avec ses 435 TWh annuels produits en 2023, soit 5 % de son mix électrique, elle dispose sur son territoire une capacité de 56,9 GW grâce à ses 56 réacteurs opérationnels. Quand en Europe et en France, certains camps politiques, écologiste et LFI en tête, s’échinent à considérer le nucléaire comme une énergie du passé, la Chine vise bien plus haut. À savoir 200 GW de capacité nucléaire d’ici 2035. Jusqu’à peu, elle comptait 27 réacteurs en construction, mais elle ne compte manifestement pas s’arrêter là.

La semaine précédente, l’agence d’État Chine nouvelle a fait état du lancement du développement de 11 nouveaux réacteurs nucléaires, répartis sur cinq sites. Contrairement à la France qui confiera l’ensemble de ses chantiers — 14 si la politique énergétique préconisée par Emmanuel Macron est appliquée — à un seul industriel, EDF, la Chine, répartira ses commandes entre trois sociétés, CGN Power Co, China National Nuclear Power et State Power Investment Corp. Avec ses 38 réacteurs supplémentaires, et sous réserve qu’aucun des réacteurs en service ne ferme d’ici là, la Chine égalisera en nombre le premier parc mondial, celui...

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