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Le nucléaire inclus dans la taxonomie verte européenne : une victoire en demi-teinte

ARTICLE. Long serpent de mer de la Commission européenne, l’intégration de l’énergie nucléaire au sein de la « taxonomie verte » de l’UE vient d’être adoptée. De quoi donc se réjouir pour la France. En apparence, tout du moins.

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C’était pressenti depuis la fuite dans la presse européenne du projet d’adoption final le 31 décembre 2021, et la chose est désormais officielle : l’énergie nucléaire est bien éligible à la taxonomie verte européenne. Un verdict qui donne raison aux experts scientifiques mandatés par la Commission les mois précédents.

Pour autant, le secteur de l’industrie nucléaire va devoir avaler quelques couleuvres. Certes, l’atome est inclus dans le dispositif, mais il l’est au même titre que le gaz naturel – pourtant considérablement plus polluant et désastreux pour l’environnement du fait des importantes émissions de gaz à effet de serre de cette énergie. Le nucléaire, comme le gaz naturel, est considéré non pas d’énergie verte à part entière, comme une énergie de transition vers le renouvelable, et devra affronter des contraintes d’installation et de temps.

Le nucléaire avait-il sa place dans ce dispositif européen qui permet d’orienter les investisseurs privés dans des activités respectueuses de l’environnement ? Entre mars et juillet 2021, la Commission avait sollicité l’avis du Centre commun de recherche (CCR), du groupe d’experts de l’article 31 du Traité Euratom et du Comité scientifique sur la santé, l’environnement et les risques émergents (SCHEER). Tous trois avaient émis un avis favorable sur le nucléaire, le jugeant conforme aux objectifs de neutralité carbone à atteindre d’ici 2050. Plusieurs mois plus tard, la Commission a donc jugé que « certaines activités nucléaires et gazières » pouvaient bien « être ajoutées en tant qu’activités transitoires ».

L’Allemagne, spécialiste du grand écart climatique

Alors que la science avait validé le principe d’un nucléaire vert et que le gaz est notoirement, connu pour ses effets délétères sur le climat, comment expliquer une telle conclusion ? C’est simple : ce combat est politique. Sitôt que les experts scientifiques du CCR eurent rendu leurs conclusions, plusieurs États — Autriche, Danemark, Allemagne, Luxembourg et Espagne...

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