Le soir du 31 octobre 2022, Jean-Luc Mélenchon exultait. « Ce soir, l’accord de libre-échange avec le Mercosur est mort. Lula n’en veut pas. Et nous non plus. Victoire . », triomphait le patron de la France insoumise après la victoire du candidat brésilien Luis Ignácio Lula da Silva, dit Lula, face au président sortant Jair Bolsonaro. Mélenchon se trouvait pris en flagrant délit d’ignorance quant aux intentions de Lula, qui n'en a pourtant pas fait mystère : l’ancien président n’a jamais caché ses intentions de relancer au plus vite l’accord de libre-échange UE/Mercosur une fois élu.

Plus précisément, c’est en septembre 2022 que Lula s’était déclaré à la télévision prêt à rouvrir les négociations entre le marché commun du Sud (Mercosur, qui regroupe le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay) et l’UE, dans un délai maximal de six mois une fois élu. Lors d’une visite en Uruguay ce mercredi 25 janvier, le président brésilien a réitéré son envie de faire avancer ce dossier, le jugeant « urgent et hautement indispensable » pour cette zone économique, alors que l’Uruguay, las d’attendre, se verrait bien conclure un accord bilatéral avec la Chine, ce qui serait loin de faire les affaires de ses voisins.

Si l’Uruguay se tourne vers l’Asie, c’est que l’accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur patine depuis plusieurs années. Cela fait 23 ans que des échanges à ce sujet ont lieu entre les deux blocs. Les négociations ont abouti en 2019 à la conclusion d’un accord de principe. Mais la France a refusé de le signer ; l’Allemagne la rejoint en 2020, puis c'est au tour des parlementaires européens.

Parmi les principaux arguments avancés à l'époque par les détracteurs de l’accord, celui de la déforestation massive de l’Amazonie, « œuvre » poursuite par Jair Bolsonaro pendant son mandat. Cimatosceptique affirmé, le...