Nucléaire : samedi 15 avril, l’Allemagne achève son crime
ARTICLE. La semaine prochaine, l’Allemagne ne produira plus d’électricité à partir de ses trois dernières centrales nucléaires. Le gouvernement d’Olaf Scholz clôt ainsi un chapitre long de 60 ans. Une décision contestée et hautement contestable dans un contexte global de réchauffement climatique.
La semaine prochaine, l’Allemagne sera dans une nouvelle ère. Terminé le nucléaire sur son propre territoire. Conformément à sa loi sur l’énergie atomique, les trois dernières centrales cesseront leur activité le samedi 15 avril. La prolongation accordée au premier trimestre 2023 n’aura été qu’un sursis de courte durée, et le camp des Grünen (les Vers allemands) s’en était d’ailleurs assuré. Après vingt ans passés à s’échiner à remplacer l’énergie la plus massivement décarbonée, l’Allemagne va devoir entamer la deuxième phase de son Energiewende, sa transition énergétique qui n’en finit pas.
Pendant l'hiver 2022, devant le risque de pénurie énergétique dans un contexte de guerre internationale et d’absence de soutien éventuel du nucléaire français — provoqué notamment par des arrêts de centrales pour cause de corrosion dite « sous contrainte » — l’Allemagne avait accordé un à répit aux centrales Emsland (Basse-Saxe), Neckarwestheim 2 (Bade-Wurtemberg) et Isar 2 (Bavière), qui fonctionnaient depuis 1988. Elles garantissaient près de 6 % de l’électricité nationale et surtout, garantissaient la sécurité du réseau électrique du sud de l’Allemagne.
En 1990, la production brute d’électricité générée par le nucléaire était de 153 térawattheures (TWh), sur un total de 551 TWh, soit 27 %. En 2000, ce pourcentage grimpait à 29 %. Un pic pour l’atome, dont la part dans le mix énergétique allemand ne cessera de décroître dans les années 2000, avant que la décennie qui suit, inaugurée par la catastrophe de Fukushima au Japon en 2011, ne pousse l’Allemagne à accélérer la décrue du nucléaire. En 2022, le nucléaire restant (et quelque peu moribond) ne produisait plus que 38 TWh, loin derrière le gaz (77 TWH), le lignite (66 TWh) et la houille (117 TWh). Trois énergies particulièrement polluantes.
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