Israël

« Palestine » : origine et migration d’un nom (à des fins politiques)

OPINION. Si une grande partie de la gauche indigéniste a pris fait et cause pour les Palestiniens, notre lecteur revient sur la généalogie de ce terme, qu’il qualifie de fiction identitaire créée à des fins politiques.

/2022/09/palestine-israel


Dans sa remarquable tribune intitulée « La synagogue brûle, mais nous regardons ailleurs », parue dans le Journal du dimanche du 30 juillet dernier, le philosophe Michel Onfray dénonce avec courage ce qu’il nomme « le troisième temps de l’antisémitisme », et qu’il définit comme « la formule antisioniste de l’antisémitisme » (succédant à l’antijudaïsme chrétien et à l’antisémitisme de type « anticapitaliste »).

À la fin de son texte, Michel Onfray reprend avec dérision l’expression « race palestinienne » telle qu’elle fut dénommée par les députés des quatre groupes de gauche de l’Assemblée nationale française lorsqu’ils écrivirent leur détestable proposition de résolution anti-israélienne/antisémite. Or, il faut bien le dire, le « peuple » palestinien tel qu’on nous le présente depuis des décennies est une invention identitaire très récente qui date en fait de la deuxième moitié du XXe siècle.

J’en veux pour preuve les propos de Zuher Mohsen (1936-1979), membre influent de l’OLP, qui, donnant une interview au quotidien néerlandais Trouw, le 31 mars 1977, expliquait : « Le peuple palestinien n’existe pas. La création de l’État de Palestine est seulement un moyen pour continuer notre lutte contre l’État d’Israël pour notre unité arabe. En réalité, aujourd’hui, il n’y a pas de différences entre Jordaniens, Palestiniens, Syriens et Libanais. Nous parlons aujourd’hui de l’existence d’un peuple palestinien seulement pour des raisons tactiques… » Quant à feu le Président égyptien Hosni Moubarak, c’est au magazine français L’Express daté du 19 décembre 1996 qu’il déclara : « Les Palestiniens ont, en tant que tels, à peine 30 ans d’existence. » Mieux (si j’ose dire) ! L’ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité nationale du Hamas, Fathi Hammad, déclara à la chaîne de télévision Al-Hekma le 23 mars 2012 : « La moitié des Palestiniens est égyptienne et l’autre saoudienne ! » (traduction : Middle East Media Research Institute - MEMRI) L’Atlas de géopolitique du Moyen-Orient et du monde arabe des éditions Complexe...

Vous aimerez aussi