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Plan de relance européen : bras de fer gagné par la Hongrie ?

ARTICLE. Depuis quelques semaines, la Hongrie et la Pologne bloquaient le plan de relance européen. Ce veto vient d’être levé. Viktor Orban considère qu’il a obtenu ce qu’il voulait, une « victoire du bon sens ».

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« Le bon sens l’a emporté ! » titrait il y a quelques jours Magyar Nemzet, le quotidien partisan de Viktor Orban, dont il reprenait les termes après l’accord trouvé jeudi 10 décembre autour du plan de relance européen. Après trois semaines de blocage, Viktor Orban et son homologue polonais Mateusz Morawiecki ont en effet finalement levé leur veto. « Les gouvernements hongrois et polonais considèrent comme une victoire le compromis obtenu et approuvé par les Vingt-Sept », note le journal. Quel compromis ? Revenons un peu en arrière.

Le 21 juillet dernier, après quatre jours de négociations, le Conseil européen parvenait à un accord historique sur le désormais fameux « plan de relance » européen censé pallier les conséquences économiques de la crise du Covid. Sur le fond, ce plan de relance de 750 milliards d’euros baptisé « Next Generation EU » correspond très largement à un saut vers le « fédéralisme budgétaire », évidemment sans aucune consultation populaire. Pour la première fois de son histoire, la Commission européenne prévoyait d’emprunter au nom de l’Union européenne et répartir les fonds via des volets « prêts » (360 milliards) et « subventions » (390 milliards) aux différents États.

Ce mécanisme est toutefois rapidement grippé par la conditionnalité du plan. Le versement des prêts et subventions est couplé au respect de l’Etat de droit, le projet de règlement prévoyant que la Commission puisse bloquer de versement de fonds à un pays dont les défaillances en matière d’Etat de droit seraient avérés, par exemple en cas de mauvaise indépendance de la justice. Ce projet de règlement a provoqué la colère de Budapest et Varsovie, puis leur véto, étant indirectement accusés de ne pas adhérer aux valeurs de l’Union européenne.

Que s’est-il passé depuis ? L’Allemagne, à la tête du conseil de l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année a accepté de rédiger une « déclaration interprétative » précisant le mécanisme...

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