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Crise de nerfs au Sahel : le Burkina Faso, le Mali et le Niger se retirent de la CEDEAO

CONTRIBUTION / OPINION. L’annonce de la sortie de l’organisation régionale par les juntes au pouvoir dans plusieurs pays du Sahel constitue une crise politique majeure pour l’influence française en Afrique de l’Ouest.

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Rassemblement pour protester contre les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest et pour soutenir le gouvernement de transition du Mali à Bamako, au Mali, le 1er avril 2022.Crédits illustration : © Adrissa Diakite/EFE/SIPA


Ces trois pays sahéliens ont plusieurs points communs : ils sont enclavés, francophones, furent colonisés par la France durant une soixantaine d’années, leurs populations sont pauvres, sont très majoritairement musulmans (au Burkina 60 %), mais sont en proie à des attaques islamiques sauvages. Or, les militaires français qui coopéraient pour lutter contre le terrorisme islamique ont été évincés dans des conditions humiliantes à la suite de coups d’État militaires appuyés par des manifestations de haine anti-française organisées dans les rues des capitales avec l’aide de Moscou. La Russie et ses bandes armées « wagner » ont été invitées à remplacer la France, mais la situation sécuritaire se dégrade sans cesse, car les Russes sont incompétents pour ce type de guerre, et parfois criminels.

Les réactions internationales et africaines aux putschs ont été, dans un premier temps, hostiles, mais indécises et inconstantes : les sanctions financières, bancaires, logistiques, aériennes, diplomatiques, ont été peu à peu levées ou atténuées. Seule la France fait l’objet d’une hostilité particulière et constante : expulsion d’ambassadeurs, suppression des escales d’Air France, interdiction des médias français, arrestations de ressortissants, fermeture d’entreprises (dont les mines d’uranium)…

Pourtant, les trois pays font front commun et, au lieu de profiter de l’esquisse de normalisation, ils décident de couper les ponts avec les institutions internationales : ils viennent d’annoncer (28 janvier 2024) qu’ils quittent, avec effet immédiat, la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), l’organisation politique africaine de 15 états. Et ils constituent la toute nouvelle « Alliance des États du Sahel » (septembre 2023).

Pour le moment les 3 pays putschistes n’ont pas annoncé vouloir quitter les 8 pays francophones l’UEMOA (qui est une union économique ne comportant pas le puissant Nigeria). Mais ils annoncent vouloir sortir du franc CFA, pas seulement en changeant le principe et le nom de la monnaie, mais en rêvant...

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