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UE : un rapport dénonce l’influence des Gafam sur les décisions européennes
ARTICLE. Dans un rapport publié ce 31 août dernier, les organisations Corporate Europe Observatory et Lobby Control dénoncent l’influence des Gafam sur les décisions européennes en matière de numérique. Un lobbying qui se chiffre à près de 97 millions d’euros par an.
« Je veux une Europe numérique qui reflète le meilleur de l’Europe : ouverte, honnête, diverse, démocratique et sûre », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Pour atteindre l’objectif, la Commission européenne a présenté le 14 décembre 2020 ses deux propositions de règlement visant à réguler marché unique numérique (le Digital Service Act et le Digital Markets Act), avec pour promesse de « mieux protéger les consommateurs », « mettre en place un cadre solide pour la transparence des plateformes en ligne », et « favoriser l’innovation, la croissance et la compétitivité du marché unique ».
Si le programme est alléchant, le rapport en question a pourtant de quoi susciter l’inquiétude. Publié le 31 août dernier par les organisations Corporate Europe Observatory et Lobby Control, le rapport dénonce l’influence des géants du numérique sur les décisions européennes en matière de numérique. Et pour cause : près de 97 millions seraient dépensés chaque année par Google, Facebook, Amazon, Apple et Microsoft (entre autres) dans le but d’influencer la politique numérique de l’Union européenne. À titre de comparaison, la somme est dix fois plus élevée que celles dépensée par l’industrie automobile, et se situe bien au-delà de l’industrie pharmaceutique ou des combustibles fossiles. Parmi les dix entreprises les plus généreuses, on compte bien sûr les cinq Gafam, mais aussi quelques autres, dont Vodafone, IBM, Intel, Qualcomm et Huawei.
Une communication orientée vers la société civile
Au-delà d’une simple lutte contre la menace de la régulation, le rapport souligne que la première volonté des groupes de pression reste de s’assurer de la souplesse européenne pour préserver leurs marges, autant que leur modèle économique. En adoptant une communication orientée vers la société civile, les concernés cherchent à combler leur déficit d’influence auprès des États-membres. En somme, grenouiller à Bruxelles pour mieux court-circuiter les souverainetés...
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