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Ukraine : est-il encore permis de se poser des questions ?

OPINION. L’émotion unanime vis-à-vis de la guerre en Ukraine ne doit pas nous empêcher d’en analyser les causes, aussi déplaisantes soient-elles. Et cela, estime notre lecteur, pour mieux préparer l’après-guerre.

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Abasourdi par le déversement d’informations monochromes des chaînes grand public courant après une surenchère d’images et de commentaires destructeurs de la plus élémentaire objectivité, j’ai pris quelques distances avec eux sur le sujet ukrainien. Le larmoiement dans un flot commun des journalistes et leur adhésion sans réflexion aux thèses de Biden et de ses commis ont fini par me lasser et m’amener à m’interroger et faire quelques analyses personnelles.

Il m’apparaît ainsi que l’action conduite aujourd’hui par la Russie est davantage une guerre indirecte et défensive face à l’OTAN, que contre l’Ukraine. L’Ukraine n’étant qu’un théâtre très visible d’opérations et de prétextes. Il s’agit de ce que nous pouvons nommer un coup d’arrêt à l’expansionnisme américano-otanien. De ce seul point de vue, elle est donc justifiée pour Moscou. J’y reviendrai.

Auparavant, je voudrais faire une remarque à mon sens essentielle : la Russie appartient à l’Occident traditionnel. Il suffit de relire l’histoire de ces derniers siècles pour le vérifier. Nous autres Français sommes particulièrement bien placés pour le savoir. Elle a été pleinement impliquée dans tous les événements qui ont marqué l’Europe, toujours par le biais d’alliances avec les unes ou les autres nations du continent. Cette implication s’est arrêtée en 1917 avec la révolution bolchevique qui l’a séparée, principalement, de la France et du Royaume-Uni. Seule la période soviétique l’a isolée, ainsi que les pays de l’Europe de l’Est, de l’Europe dite de l’Ouest, sauf évidemment lors de la Seconde Guerre mondiale face à la puissance hitlérienne où la part russo-soviétique à la libération de l’Europe a été tout aussi déterminante que le débarquement en Normandie. Cette période de soixante-dix ans s’est heureusement terminée, mais a provoqué des bouleversements qui empêchent toujours la Russie de retrouver sa nature et redevenir pleinement une puissance européenne. Quand le général de Gaulle parlait...

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