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Ukraine : le retour de « l’étrange défaite »

ANALYSE. Le narratif occidental au sujet du conflit ukrainien est-il fiable ? Pas pour Régis de Castelnau qui se place sous les auspices de Marc Bloch et de Gaulle pour penser le conflit en Europe de l’Est.

Ukraine : le retour de « l’étrange défaite »


À l’été 40, après l’effondrement français de mai-juin, l’historien Marc Bloch rédigea un ouvrage saisissant intitulé : « l’étrange défaite ». Dans ce qui se voulait la déposition d’un vaincu devant le tribunal de l’Histoire, il analysait les ressorts de la défaite militaire et de l’effondrement brutal de l’État et des institutions de la IIIe République à la suite de l’offensive allemande. Si la société française tout entière en prenait pour son grade, les cibles principales étaient l’État et l’armée. Il pointait en particulier « l’absurdité de notre propagande officielle, son irritant et grossier optimisme, sa timidité et l’impuissance du gouvernement à définir honnêtement ses buts de guerre ». Et l’art inimitable de la défausse qui caractérisait la caste :« Nous venons de subir une incroyable défaite. À qui la faute ? Au régime parlementaire, à la troupe, aux Anglais, à la cinquième colonne, répondent nos généraux. À tout le monde, en somme, sauf à eux. »

La guerre en Ukraine agit comme une démonstration de la permanence de ces tares au sein des élites de notre pays.

Le déclenchement de la guerre

Si c’est bien la Russie de Vladimir Poutine qui a lancé son offensive, la responsabilité de notre pays dans le déclenchement de la guerre est très lourde. Malgré les gesticulations d’Emmanuel Macron, la France a été incapable d’accomplir son devoir, et ce en commettant un parjure. Oui parce qu’après le coup d’État téléguidé par l’OTAN en 2014 à Kiev, et le début d’une guerre civile marquée par des violences considérables à l’encontre de la population russophone du Donbass, nous avons été un acteur diplomatique pour tenter de trouver une solution. D’abord avec François Hollande puis Emmanuel Macron, notre pays a été un des acteurs de l’adoption « des accords de Minsk ». Signés par le gouvernement...

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