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Affaire Guillaume Meurice : haro sur la liberté d’expression

CONTRIBUTION / OPINION. On peut ne pas trouver Guillaume Meurice drôle et détester ses leçons de morale à sens unique. Mais la nécessaire défense de la liberté d’expression exige que la bronca médiatique à son encontre soit dénoncée, estime notre lecteur.

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« On me dit que des juifs seraient dans la salle ? » demandait Pierre Desproges dans un sketch resté fameux au milieu des années 80, à la même époque où les Nuls parodiaient sur Canal Plus une publicité rebaptisée par leur soin « Royal Rabbin » en mettant en scène un faux rabbin en tenue traditionnelle. Dans la même veine et toujours à cette période, Serge Gainsbourg s’interrogeait dans une interview au magazine Rock And Folk : « Qui a coulé le Titanic ? Iceberg ? Encore un juif… » Autant de traits d’esprit humoristiques ou provocateurs devenus impensables en 2023, preuve que l’époque a changée, mais pas que. Ce qu’il convient désormais d’appeler l’affaire Guillaume Meurice vient douloureusement le souligner.


Humour en danger


Rappel des faits : le 29 octobre dernier, dans le cadre de l’émission humoristique de France Inter « Le Grand dimanche soir », l’humoriste Guillaume Meurice lance à l’antenne une vanne scabreuse établissant un parallèle entre Benjamin Netanyahou et Hitler. Bronca générale sur les réseaux sociaux et dans l’opinion publique comme médiatique avec un enchainement de faits délirants : avertissement à l’humoriste par sa direction (bien muette, et tant mieux, pour des faits similaires portant sur d’autres communautés), menaces de mort de la part de la frange ultra de la communauté juive orthodoxe et même… audition par la PJ. Depuis quand faire son métier d’humoriste est-il un délit ? Si l’on va dans cette direction, pas une semaine ne passerait sans que Riss, rédacteur en chef et patron de « Charlie Hebdo », ne soit entendu ou poursuivi. Si l’humour est en danger, qu’il fait peur, on doit alors se poser sérieusement se poser la question, non pas seulement de la liberté d’expression, mais aussi du type de société dans lequel on évolue désormais.


Autocensure


On pense ce que l’on veut de l’humour de Guillaume Meurice dont on peut trouver les micros-trottoirs...

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