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Antisémitisme : le retour de la « bête immonde »

CONTRIBUTION / OPINION. On croyait l’antisémitisme heureusement oublié dans les limbes de l’histoire. Mais il a refait surface en France, mais pas forcément là où on aurait pu l’attendre.

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Crédits illustration : © JEANNE ACCORSINI/SIPA


On le croyait tapi dans l’ombre de l’infamie, or voilà que l’antisémitisme a ressurgi avec les massacres pogromistes perpétrés par le Hamas le 7 octobre dernier en Israël.

Le 17 juin dernier, des centaines de membres de la communauté juive, laquelle est installée depuis 250 ans à Montréal, ont manifesté devant l’hôtel de ville pour faire part de leur mécontentement à propos de l’inquiétant climat qui se fait sentir dans la métropole depuis les attentats susmentionnés.

Qu’il s’agisse de fusillades, oui oui, de fusillades sur des écoles, la nuit, heureusement, de cocktails Molotov lancés sur des institutions juives ou encore de graffitis haineux sur un panneau annonçant la venue d’un nouveau musée consacré à la Shoah, le climat est délétère.

Dans mon quartier, des auto-patrouilles sont en permanence garées devant des écoles hébraïques de manière préventive !

Bref, certains agités du bocal se servent d’un conflit qui a lieu au Proche-Orient pour dégoupiller un antisémitisme d’atmosphère, déguisé en antisionisme, au nom de la noble et légitime cause palestinienne. Depuis le 7 octobre 2023, 146 crimes et 104 incidents haineux à l’endroit des Juifs ont été recensés par le Service de Police de la Ville de Montréal.

En France, la récente campagne des élections européennes nous a rappelé, pour reprendre les propos du dramaturge Bertolt Brecht, que « le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ».

Longtemps associée à l’extrême droite de Jean-Marie Le Pen et son Front national, pour lesquels les chambres à gaz étaient un « détail de l’histoire », cette bête immonde semble avoir muté vers l’extrême gauche, dirigée par Jean-Luc Mélenchon.

En effet, si Marine Le Pen, l’héritière du parti frontiste, a su opérer sa « dédiabolisation » avec ce parti désormais nommé Rassemblement national, et son dauphin Jordan Bardella, un as de la « tiktokisation » du politique, Mélenchon...

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