Les actes antisémites ont explosé dans notre pays depuis le 7 octobre, nous replongeant dans les heures sombres de notre passé. Le drame de Courbevoie vient d’ajouter à l’horreur. Abject et inqualifiable, tellement il mêle le crime affreux au vice d’une éducation pervertie…

Chaque Français, chaque citoyen, devrait être profondément révulsé, pris aux tripes de sa conscience morale sinon républicaine, et bondir hors de sa routine pour dénoncer l’immonde. Il ne s’agit pas seulement de résister en parole, mais aussi en acte. Pas seulement de clamer qu’il est « contre l’antisémitisme », mais aussi de témoigner sa sympathie auprès de la communauté juive, participer à des manifestations en dehors de toutes couleurs partisanes, écrire et agir sans relâche pour leur défense. Certains politiques ou personnalités s’expriment en ce sens, mais les vents de haine issus des réseaux sociaux les noient dans un flot incessant d’outrances, quand ce n’est pas le silence des bonnes consciences, des faux résistants, et des marchands de députation.

La France s’est mainte fois déshonorée sur le sujet de l’antisémitisme au cours de son histoire. L’Affaire Dreyfus a divisé la France en mettant en balance la primauté de la Nation et de l’Armée et la vie d’un pauvre capitaine, condamné parce que juif. La justice, un temps en suspens, a été retrouvée par l’engagement de quelques éclaireurs de l’humanité, qui ont osé faire bouger les lignes dans des colonnes enflammées : Péguy, Jaurès et bien sûr Zola. La France est tombée, elle s’est relevée…

La France de Vichy, Pétain et Laval, l’un homme de droite et l’autre homme de gauche, ont signé des décrets de déportation et toute l’ignominie de la politique anti-juive sous l’Occupation. Beaucoup ont suivi le mouvement frénétique de la déraison, par conviction ou par lâcheté. Mais non, pas tous. Certains Justes ont refusé les ordres du...