Assimilation à l’envers : l’autre nom de l’islamisation
CONTRIBUTION / OPINION. En s’évertuant à vouloir mettre sur pieds un « islam français », la classe politique au pouvoir ne comprend pas qu’elle ne francise pas l’islam, mais qu’elle islamise la France.
On débat en ce moment sur la future loi immigration et sa majorité présumée introuvable, tant le sujet divise l’Hémicycle en trois camps : pour/contre/en même temps… Alors que d’un autre côté, il rassemble une large majorité du peuple (67 %) favorable à (nettement) moins d’immigrés et (forcément) plus de fermeté…
On y retrouve pêle-mêle tous les thèmes réfléchis et débattus, voire rebattus en vain, dans les médias, par les essayistes les plus en vue, dont le numéro 4 de la revue Front Populaire : démographie, démocratie, laïcité, culte, frontières, quotas, assimilation, finances publiques, régularisation des clandestins, OQTF, décolonisation, discrimination positive, identité française, Cours européennes, Danemark, Maghreb, statistiques ethniques, relations franco-algériennes, antisémitisme, terrorisme, Frères musulmans, Insécurité, Éducation, Santé, fraudes, Police, Justice, prison, etc.
Et l’islam en France (confession et culture), quel rôle joue-t-il dans ce débat sur l’immigration ? N’y est-il pas lié, très largement majoritaire par ses origines : Algérie-Maroc-Tunisie -Turquie-Syrie-Afghanistan… ? Ne le retrouve-t-on pas dans le filigrane de chacun des thèmes énumérés pêle-mêle ?
Un islam français est-il possible ?
En tout cas, en 2016, un rapport très riche, mais plutôt ambigu sinon controversé, de l’Institut Montaigne, estimant qu’« Un islam français est possible », nous en a fait un état des lieux et quelques recommandations du type de celles que peuvent faire les réseaux des Frères musulmans en Europe — Campus de l’Institut européen des sciences humaines à Nevers — qu’il qualifie de « multitude européenne »… En effet, au motif qu’elle nous permettrait de dissiper ce « djihadisme d’atmosphère » ambiant, le rapport prêche une institutionnalisation pérennisée d’un « islam français » sur notre sol : non pas comme une religion d’État, mais comme une religion dans l’État, au risque fatal d’une assimilation à l’envers des institutions laïques de la France, elle-même « sortie de religion » au XVIIIe siècle, selon l’historien Marcel Gauchet.
Ce Phare mondial de l’asile...