Certitudes et incertitudes climatiques : action collective et sciences sociales
CONTRIBUTION / OPINION. Après une première partie portant sur la « certitude incertaine » à partir de l’analyse de la construction des modèles climatiques et de leur paramétrage, notre lecteur s'intéresse à la réponse à ces modèles d’un point de vue de l’action collective.
Depuis les années 1960, les présidents américains successifs ont été avertis des dangers de la prolifération des émissions de CO2 et de la pollution atmosphérique. Cependant, tout au long de la prospérité économique, l’idée de la diffusion de technologies correctrices ont concouru à la perspective d’une adaptation progressive, comme les énergies renouvelables, le captage et stockage du CO2, la géo-ingénierie. Un aspect particulier de l’atténuation du changement climatique est qu’il conduit à remettre en question tous les aspects pertinents de la croissance économique et de la prospérité. Elle touche en particulier les secteurs émetteurs essentiels tels que la production d’électricité et de chaleur, les changements d’affectation des terres, l’agriculture, les transports, l’industrie. Il s’ajoute également la question de la différence de développement entre continents, ainsi que la viabilité de la tendance démographique des populations.
Ces réflexions ont été mêlées à des débats sur les climatosceptiques, la couverture médiatique de la science, voire les attitudes religieuses. Le spectre est assez important de l’influence du lobbying de la controverse entre scientifiques. Un exemple parmi d’autres est l’examen porté par la Coalition Climat en Nouvelle-Zélande, qui avait des relations internationales avec des groupes de réflexion de conservateurs américains. L’exemple illustre la stratégie du scepticisme dans la communication. Une revue de la littérature académique publiée de 1995 à 2015 est un autre exemple de suggestion d’une vision parcellaire sur le sujet selon un bref questionnement de savoir s’il y a un changement climatique significatif et si la cause principale peut être le forçage anthropique. Il en découle le point de vue d’un impact majeur sur la vie humaine, et, en corollaire, la discussion sur la formation d’un consensus parmi les scientifiques. D’une certaine manière, l’examen met en évidence la difficulté d’un tel consensus sur la certitude lorsqu’il est basé sur une recherche interdisciplinaire. Il...