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Chauffage électrique : une aberration aujourd'hui ?

OPINION. La situation de tension énergétique doit nous amener à repenser notre manière de nous chauffer et à réorganiser l’affectation des ressources énergétiques les plus chères à produire vers des utilisations.

/2023/01/ChauffageElectrique


Aujourd’hui, selon les sondages d’opinion, la société civile demande plus de rigueur scientifique aux décisionnaires. À noter que paradoxalement, elle refuse souvent de les écouter (climat, Covid…). Il y a 50 ans, EDF gagnait la bataille du chauffage en conduisant au développement inconsidéré du chauffage électrique.

Pourtant, dès le lycée, on apprend que l’énergie se présente sous différentes formes : des plus nobles, celles qui permettent les utilisations les plus variées, aux plus dégradées. C’est le cas de la chaleur, qui est dans la plupart des processus, une « perte », c’est le principe entropique.

L’énergie se présente sous forme gravitationnelle, dynamique, chimique, thermique… Tout passage d’une forme à une autre implique une augmentation de l’entropie, c’est-à-dire des pertes.

Aussi, dans le processus de production, de transport et d’utilisation de l’électricité, les ingénieurs s’attachent à limiter ces pertes, certaines inévitables, dues aux fondements de la physique (principe de Carnot), aux frottements, aux fuites…

L’électricité peut être utilisée pour animer les moteurs, produire des transformations physiques ou chimiques… Et elle ne doit pas être galvaudée par d’autres utilisations. Ainsi la France serait totalement autosuffisante en énergie électrique.

Pour obtenir les meilleurs bilans énergétiques globaux, par exemple au niveau d’un pays, il convient d’affecter les ressources énergétiques les plus chères à produire (électricité par exemple d’origine nucléaire) aux besoins mécaniques, et d’utiliser, ou de récupérer, les sources thermiques pour les besoins de chauffage industriel ou domestique.

On l’avait bien compris dans les années 1970, après le premier choc pétrolier : fort accroissement du parc nucléaire qui permet le développement des engins électriques, récupération de chaleur sur les UIOM (usines d’incinération d’ordures ménagères) et distribution par réseaux de chaleur (une cinquantaine de villes en France), cogénération — production concomitante d’électricité et de chaleur par turbines à gaz et réseaux (Versailles, Le Chesnay…) —, récupération géothermique par forages...

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