Depuis quelques années, force est de constater que les résultats des modes de scrutin usuels en France (essentiellement le scrutin uninominal majoritaire à deux tours) ne satisfont plus les citoyens et ne permettent pas l’émergence de larges consensus, pierre angulaire d’une adhésion aux politiques menées. Comme on ne peut pas faire fi de la démocratie, y compris quand le résultat favorise des extrêmes, on peut au moins se poser la question des modes de scrutin. Au-delà des particularités de cette élection réservée à des militants, la surprise du vote Ciotti a relancé de telles spéculations à la suite du vote du Congrès LR : comment un positionnement, loin de correspondre à un barycentre des opinions du parti, a-t-il permis à ce candidat de se frayer un chemin vers le second tour, alors même que l’essentiel de l’électorat de tous les autres candidats le rejetait ? Comment expliquer le poids du RN à chaque élection présidentielle et le fait que seul finalement l’existence d’un second tour obère inéluctablement ses chances de victoire ? Pourquoi ne parvenons-nous plus à dégager de larges consensus pour gouverner sur une base claire d’engagements électoraux ?

Une première solution peut résider dans l’avènement du scrutin proportionnel, qui force à des coalitions parlementaires, y compris intégrant les extrêmes (ce qui est la seule solution compatible avec le cadre de la démocratie libérale) : mais quand il s’agit de choisir un nom (un candidat, un maire, un président), la solution n’existe plus. La méthode Condorcet est un système de vote obéissant au principe de Condorcet qui s’énonce comme suit : « Si un choix est préféré à tout autre par une majorité ou une autre, alors ce choix doit être élu. » Le vainqueur de Condorcet est le nom qui remporte la plupart de ces duels avec les autres candidats. Le processus de vote fait ainsi...