Débat

De la violence au conflit : le débat et la force

OPINION. Pour éviter la violence et la destruction, notre lecteur défend l’idée qu’accepter un certain niveau de conflictualité est parfois nécessaire. En somme, préférer la saine confrontation au couvercle sur la marmite.

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En Allemagne, en France, aux États-Unis, dans l’ensemble du monde occidental, s’opposent ceux qui alertent sur les risques d’une islamisation et d’une immigration de masse et ceux qui nient ce péril et veulent croire à la possibilité d’une sorte « d’extension du domaine de la tolérance ». Les uns accusant les autres d’un racisme et d’une islamophobie maladive et les autres d’une naïveté bien-pensante et politiquement correcte. Ces points de vue manichéens et absolus qui s’affrontent ne traduisent qu’une partie de la réalité. Les idéologies interprètent la réalité au travers d’une grille de lecture partiale et partielle.

Ce qui manque aujourd’hui, c’est la parole populaire des habitants de ce pays et celle des professionnels de terrain qui œuvrent chaque jour dans l’obscurité médiatique. Leur parole brute est entendue, certes, et traduite dans les médias, à l’occasion d’enquêtes sociologiques ou d’événements traumatiques où des journalistes interrogent des personnes choquées et virulentes. Cette parole, malheureusement, n’est pas dégagée de la gangue du politiquement correct ou inversement du ressentiment. Faussée, elle s’adresse à des gens envers lesquels la personne concernée n’a pas confiance, et cherche à leur plaire ou à leur faire peur, à les provoquer ou à les révulser. C’est un monologue qui surtout n’a pas été mis en confrontation avec d’autres paroles et n’a pas pu entendre les autres morceaux de la réalité qu’elle ne peut connaître depuis sa seule fenêtre. Or ce sont ces paroles-là, vraies, et expressions d’intelligence, qu’il nous faut entendre et mettre en résonance avec d’autres paroles pour avoir enfin une idée de cette réalité si complexe qu’est le monde d’aujourd’hui, quel que soit le pays.

C’est tout le sens de ce travail de la thérapie sociale que nous avons entrepris, un peu partout, approfondi, développé avec mes compagnons Nicole et Igor Rothenbühler, et pratiqué dans ce que nous...

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