Nous avons été abreuvés de débats à l’occasion des récentes élections européennes. Les réactions sont assez diverses, voire divergentes, pour des raisons souvent différentes. Je pense en avoir identifié trois essentielles :

La première : n’avons-nous pas perdu l’habitude de débattre ? En effet, la population peut-elle se satisfaire de débats publics organisés seulement tous les cinq ou six ans à l’occasion des élections européennes ou présidentielles ? L’organisation d’un référendum consacré à des faits de société pourrait permettre la tenue de débats intéressants en traitant par exemple le problème de la fin de vie, de la date de départ à la retraite, de la justice ou de l’éducation, etc. À ce propos, nos voisins helvétiques sont invités régulièrement à se prononcer par voie référendaire. Il faut noter également que dans d’autres pays européens les téléspectateurs sont habitués à des émissions animées par des journalistes qualifiés, dont la durée dépasse les 30 secondes ou deux minutes maximum auxquelles on nous habitue en France. La diversité des interlocuteurs devrait être aussi gage de qualité et de respect des diverses opinions du public.

Deuxième raison : La méthode pour organiser des débats publics n’est-elle pas totalement à revoir ? Nous sommes souvent surpris par l’ambiance cacophonique, tumultueuse, voire agressive, suscitée par les contradicteurs invités sur les plateaux de télévision. Les journalistes concourent souvent eux-mêmes à créer le spectacle, étant dans l’incapacité de fixer et de faire appliquer volontairement ou involontairement des règles pour que le débat se déroule sereinement et intelligemment.

Troisième raison : Ne savons-nous pas tout simplement débattre ? En effet, ne faut-il pas savoir écouter et respecter l’autre, réfléchir avant de parler, ne pas s’obliger de prendre la parole si on n’a rien à dire ou si l’on ne connaît pas ou peu le sujet ? Sans prétendre à devenir un orateur hors norme, essayons de nous exprimer...