Ecole : la grande solitude
OPINION. La société doit de nouveau faire l’école. L’école n’est pas un monde à part, il s’agit simplement du lieu d’apprentissage des connaissances et de la vie en société... Aujourd’hui, directeur toujours motivé mais souvent fatigué, parfois exténué, je crie, « Société, nous avons besoin de toi, aide-nous ! ».
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Le respect des enseignants et de leur liberté pédagogique est une nouvelle fois remis en question par l’actualité faisant écho aux problèmes de cohésion nationale que rencontre de plus en plus fréquemment notre pays. Il faut absolument que nos responsables politiques s’emparent de ce sujet clairement et sans équivoque, et cessent le discours habituel : l’école ne remplit plus ses missions, ou pire, comme nous l’avons entendu de nombreuses fois, l’école a failli !
Ce discours nous fait un mal incroyable, alors que les enseignants dans leur immense majorité se débattent comme ils le peuvent, avec les moyens à leur disposition pour tenter de colmater les brèches ouvertes dans notre nation par une population de plus en plus diverse et aux volontés de plus en plus éloignées les unes des autres.
Nous sommes affreusement seuls.
Et nous fatiguons ! Pourtant nous continuons, inlassablement, à transmettre et faire comprendre nos valeurs républicaines et notre mode de vie.
Comme en témoigne cette affiche (parmi d’autres) réalisée avec les plus jeunes élèves de l’école que je dirige, sous l’impulsion des enseignantes de CP, et qui a permis un vrai travail en éducation morale et civique, en arts plastiques et en langage oral, en lien avec les hommages rendus à notre collègue Samuel Paty. Peu à peu nous essayons de leur donner un sens, de leur communiquer les préceptes de notre république...
Mais l’école ne peut plus rester seule ! Chaque fois, il nous faut puiser au plus profond de nous-mêmes pour retrouver la motivation, la flamme qui nous a conduit à faire ce beau métier, mais si exigeant et si mal reconnu. Nous perdons des compagnons de route un par un, soit parce qu’ils se « recyclent » dans une autre voie, soit parce qu’ils semblent désabusés, aigris... et feront désormais leur travail sans ardeur, en évitant le...