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États généraux de l’information : un jeu de dupes macronien ?

CONTRIBUTION / OPINION. Ce serait une erreur de ne pas reconnaître les problèmes structurels de l’organisation de la presse française. Mais il ne faut pas se leurrer : l’initiative d’Emmanuel Macron des états généraux de l’information n’est pas neutre.

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Lancés ce mardi 3 octobre à l’initiative d’Emmanuel Macron, les états généraux de l’information ont pour principal but d’aboutir à un plan d’action visant à préserver le droit à l’information et garantir les règles du jeu démocratique dans un système médiatique en plein bouleversement.

La défiance d’une part de plus en plus importante des citoyens face aux médias traditionnels, et la presse en particulier, la montée des fake news et autres théories du complot font que l’information doit en effet se réinventer, en particulier vis-à-vis de la jeune génération. Concrètement, des mesures législatives, fiscales ou budgétaires pourraient voir le jour pour, par exemple, garantir le pluralisme et l’indépendance des médias ainsi que le secret des sources. La perquisition et la garde à vue de la journaliste Ariane Lavrilleux afin de justement connaître ses sources dans une affaire de vente de matériel militaire vient au mieux semer le trouble dans le bien-fondé de cette initiative, au point de se voir taxée de mesure gadget et hypocrite. Difficile en effet de ne pas y voir autre chose.


Reprise autoritaire


Programmés en pleine grève de la rédaction du Journal du dimanche (JDD) contre sa reprise autoritaire par Vincent Bolloré pour y imposer, contre l’avis général, le très droitier Geoffroy Lejeune, ces états généraux viennent souligner en creux l’absence totale de capacité des journalistes à décider eux-mêmes, ou tout simplement avoir leur mot à dire, sur le choix le propriétaire du titre pour lequel ils travaillent.

Or, le problème des principaux actionnaires de l’écrasante majorité des médias français, c’est qu’il ne s’agit pas de propriétaires issus du monde de la presse, des médias ou de l’édition, mais de dirigeants de grands groupes industriels ou financiers. Qui est assez naïf pour croire qu’en infiltrant le capital d’un journal, d’une radio ou d’une chaîne de télé,...

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