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Être catholique : croyance ou culture ?

OPINION. La mort du pape émérite Benoît XVI a touché beaucoup de personnes, croyantes ou non. Un événement qui interroge sur le rôle culturel de la religion dans une société.

/2023/01/BenoitXVI


La mort d’un pape, en l’occurrence celle de Benoît XVI aujourd’hui, me touche toujours. Et je me questionne souvent sur le fait d’être catholique non pratiquant, mais fasciné par les églises, les cathédrales gothiques, l’art des grands artistes et l’histoire de France façonnée par cette religion. Certes, elle a fait couler beaucoup de sang, généré violences et fanatismes, mais le catholicisme est notre ADN. On le voit sur l’ensemble de notre territoire si divers et riche culturellement et artistiquement.

Cette foi a inspiré nos plus grands esprits français : Montaigne, Pascal, Claudel et d’autres dans la critique comme Voltaire ou Michel Onfray dans son Traité d’athéologie. Ainsi Michel Onfray a bien décortiqué la mise en place du christianisme en France, propagande politique, superstition et panthéisme entremêlés. Mais contrairement à son expérience avec des curés dégénérés, je fréquentais les cours de catéchisme le mercredi avec deux curés joyeux qui savaient donner le goût d’être ensemble pour illustrer les Évangiles par exemple ou partir en retraite dans un village pour finir la journée avec nos deux curés en maillot de corps, bretelles tendues sur les épaules pour disputer une partie de foot féroce ! Il y avait dans ma famille ouvrière un débat sur le problème de la messe le dimanche et on accusait cette pratique réservée aux bourgeois « pleins de sous » et au fond très égoïstes, éloignés de l’entraide que les prolétaires savaient pratiquer instinctivement, en bras de chemise ! Et c’est là, la séparation entre christianisme et chrétienté, entre une idéologie fanatique et une pratique culturelle qui a structuré une manière de vivre ce que revendique aujourd’hui Michel Onfray, cet athéochristianisme, c’est-à-dire partager cette culture commune chrétienne de la France qui a fondé notre société tout en ne croyant pas à cette fabrication d’un Jésus qui n’a jamais existé (comme le père...

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