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Faut-il apprendre à vivre avec le virus ?
DÉBAT. Alors que près de 115 000 manifestants (d'après le ministère de l'Intérieur) se sont rassemblés ce samedi pour contester la politique sanitaire macronienne, la France semble fracturée. Après plus d’un an de vie sous Covid, faut-il continuer à lutter…ou apprendre à vivre avec le virus ? C’est le débat de ce dimanche.
Contenir l’épidémie, ou l’éliminer. C’est ainsi qu’une note de l’OMS présentait son alternative, il y a maintenant un an, tandis que la pandémie était en expansion rapide. Écraser la courbe des contaminations plutôt que de l’aplatir : la stratégie « zéro Covid » fait débat. De son côté, la stratégie du « vivre avec » s’est imposée dans la majorité des pays occidentaux. Elle consiste en un relatif laisser-faire et n’impose de mesures restrictives que lorsque les systèmes hospitaliers sont menacés par la saturation.
Une liberté conditionnelle, en somme, sous la menace de (re)confinement, autocontrôle et couvre-feu. Si la santé s’érige en norme indépassable depuis laquelle s’exerce l’art de gouverner, la perspective vaccinale pourrait changer la donne. Pour l’heure, reste à se demander jusqu’où cette société d’individus « sains » plutôt que « libres » est-elle prête à consentir... et c’est le débat de ce dimanche.
Les partisans du Zéro Covid
Parmi les partisans de la stratégie “Zéro covid”, 620 scientifiques se sont réunis dans une tribune de Libération. Publié le 17 février dernier, le message est relativement clair : « il est possible de diminuer drastiquement le taux de contamination sans pour autant rogner les libertés ».
Objectif ambitieux de ce corps de scientifique, tenant la stratégie du « vivre avec »comme un comportement irrationnel : « Cette irrationalité française tient-elle au fait que les décisions stratégiques sont prises dans l’opacité, sans débat public scientifiquement éclairé ? » se demande le collectif. Et de déplorer que « l’autocontrôle par les autorisations de déplacement dérogatoire et l’inutile couvre-feu de 18 heures nous valent d’être la risée de nos voisins, qui titraient dès novembre sur l’Absurdistan autoritaire ».
Depuis l’année dernière, l’Europe regarde sans vraiment la voir cette stratégie mise en œuvre dans plusieurs pays d’Asie et d'Océanie. Si...
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