Faut-il autoriser le vote électronique ?
DÉBAT. . Alors que l’abstention a atteint un niveau record lors des dernières régionales, des voix se font entendre pour aller plus loin dans la numérisation du vote. Bon moyen de redynamiser la vie démocratique, ou au contraire risque pour la sécurité comme pour la sacralité du vote ? C’est le débat de ce dimanche.
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Au premier tour des régionales, le dimanche 20 juin, deux Français en âge de voter sur trois ont choisi de bouder les bureaux de vote. Un véritable camouflet adressé aux élites politiques, qui se sont empressées d’en chercher les raisons. Et parmi les coupables, le vote « manuel » (c’est-à-dire avec bulletins, isoloirs et urnes) a vite émergé du lot… notamment dans les bouches de la majorité.
« Le vote par correspondance, le vote électronique, sont des sujets sur lesquels nous devons progresser », a expliqué le président du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner. « Je souhaite qu’on puisse mettre en place le vote par Internet dans le prochain quinquennat », a surenchéri sur France Inter le délégué général de La République en marche (LREM), Stanislas Guérini.
Rien de surprenant en soi. La promesse du vote électronique « généralisé d’ici 2022 » était déjà, en 2017, l’une des promesses du candidat à la présidence Emmanuel Macron… « Nous avons besoin de numériser notre démocratie, en instituant un vote électronique qui élargira la participation, réduira les coûts des élections et modernisera l’image de la politique ». La startup nation était juste en retard.
Mais de quoi s’agit-il ?
De deux modes de vote. Le vote électronique et le vote par internet
Concernant le vote électronique, bien que figé par un moratoire en 2008, il a été autorisé par le code électoral pour les communes de plus de 3 500 habitants, par arrêté préfectoral. Ces votants (ils sont 1,5 million en France) font face à une machine qui arrête leur vote après une validation de leur part. À Brest, on s’en déclare largement satisfait. Ces machines raccourcissent le temps de vote, du décompte final, diminuent les besoins en assesseurs, sont plus écologiques… Mais au ministère de l’Intérieur, on considère que ce...