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« Front républicain », le biais « Dupont Lajoie »

CONTRIBUTION / OPINION. Le « front républicain », qui conduit la politique française à chaque entre-deux-tours d'élections depuis une vingtaine d'années, s'appuie sur le fantasme d'une classe de Français foncièrement et grossièrement racistes et xénophobes. Une manière bien confortable pour les médias et les politiques de s'empêcher de réfléchir et de comprendre la société.

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À plusieurs reprises, j’ai pu m’étonner d’une forme de blocage mental, d’incapacité immédiate d’analyse voire de rejet irrationnel, que suscitait l’évocation du phénomène RN. Bien évidemment, le fait peut se comprendre pour des raisons de joute politique. En manière d’argument, pour disqualifier l’interlocuteur, un militant de gauche primaire et paresseux balance toutes les deux phrases « fascisme, xénophobie, islamophobie… ». C’est plus déroutant lorsque vous avez affaire à une personne proche dont vous savez qu’elle dispose d’une capacité intellectuelle et langagière de prise de recul.

Ainsi, une amie professeur de français à la retraite qui ne supporte pas même la formulation du mot et vous évoque ses très lointaines années universitaires lors desquelles les étudiants du GUD sévissaient.

Aussi, le premier adjoint de mon village, rencontré en tractant sur un marché pour le compte du candidat de l’ex-majorité et qui me fait part de sa détresse à venir au second tour en cas de choix binaire. Son aversion pour le NFP est absolue, car, d’une part, comme tout le monde, il a pu apprécier les séquences hautement démocratiques que nous ont offertes les élus LFI. D’autre part, il en gère localement des affidés et connaît leur tendance à se dissocier et leur capacité à s’indigner rapidement en collectifs revendicatifs et procéduriers. Cependant, bien qu’il connaisse de potentiels électeurs RN, simples habitants, membres actifs d’association de type comité des fêtes ou même collègues conseillers municipaux et qu’il puisse juger de leur comportement ordinaire, il m’avoue qu’il « bloque » à l’idée de glisser un bulletin estampillé RN, que ce serait « plus fort que lui ».

Plus personnellement, depuis plusieurs années, je n’avais pas vu un ami cher, de ceux que, vers vingt ans, on se forge en partageant les joies et les peines. Je suis le parrain de sa première fille comme il est celui...

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