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« Green Revolution » : peut-on encore critiquer la transition écologique ?

CONTRIBUTION / OPINION. La « transition écologique » est sur bien des bouches, du côté des politiques, dans les médias et ailleurs. Pour notre lecteur, il ne s'agit que d'une révolution qui ne dit pas son nom.

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Il a été promu, dans les années 60 aux États-Unis jusque chez nous, de nouveaux paradigmes sociaux. Quand son socle de valeurs a été, pour ce qui nous intéresse, une contestation des institutions politiques, une volonté de rupture avec les modèles économiques dominants, la conversion au libéralisme de marché et une tentative de transformation des mœurs par la libération sexuelle. De la même manière, nous entendons donner par hypothèse une version renouvelée de ces soulèvements sociaux, 50 ans plus tard, en anticipant de nouvelles manifestations “populaires”, peut-être mondiales, ou du moins occidentales, précédemment socialistes et libertariennes, prochainement vertes “écosociétalistes”.


Révolution sémantique


Ce que nous pourrions d'ores et déjà noter est le champ lexical employé de nos jours, qui, à notre sens, prépare les consciences collectives à ces soulèvements futurs. Lorsque nous parlons et ce de manière quasi banalisée de transition, quelle soit écologique, sociale ou économique, nous évitons de parler de révolution, mais la transition est son nom consensuel et ce pour diverses raisons : elle invite à l’imprudence déjà, cette transition, construite comme concept positif et indispensable à la fomentation d’un idéal de société. Mais cela dans le calme, dans la pesanteur du compromis, ne blessant aucune âme, se voulant bienveillante, en symbiose sinon avec des aspirations humaines louables. Elle est alors susceptible d’aucune contestation, car elle ne fait pas face à, mais se positionne comme stratégie graduelle et rationnelle. Celle ci convainc, de par son sens transitif, évolutif, démarrant aujourd’hui pour améliorer demain, mais finalement quel demain ? (Et quelle limite ?) Ainsi, elle rompt avec le terme “révolution”, censé être brusque, violent sans doute, et surtout arbitraire, sous-entendant une résistance et une unanimité relative.

Pour le dire autrement, il est important d’observer la qualification de ces germes de rébellion, qui s’inscrivent en rupture avec des velléités populaires passées, car...

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