harcèlement scolaire

Harcèlement scolaire : chronique de la haine ordinaire (qui cette fois-ci finit bien)

OPINION. Longtemps délaissée, la problématique du harcèlement scolaire est de plus en plus prise en compte dans la société. À travers une histoire très banale, notre lecteur montre que ce phénomène, loin d’être marginal, fait malheureusement partie du quotidien de beaucoup d’élèves.

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Dans un petit lycée (500 élèves) assez tranquille d'une petite sous-préfecture (5000 habitants), un vieux professeur (62 ans, à six mois de la « quille », agrégé « hors d'âge », présent dans l'établissement depuis 37 ans) a en charge deux classes de première S, où les choses « roulent » sans heurts.

L'une des classes, très travailleuse et de bon niveau, accueille majoritairement des enfants de la bourgeoisie locale. Une classe en « or massif », idéale pour une dernière année : quelques élèves brillants (et non puants), un très bon état d'esprit général, pas de clans, des jeunes gens qui travaillent, s'entraident : une sorte de bulle de sérénité, rare désormais, paraît-il.

La mouche dans le lait

Au hasard d'un changement d'option, une nouvelle élève arrive dans ce groupe, transférée de l'autre classe, un mois après la rentrée. Aucun problème prévu, je fais la même chose dans les deux divisions, qui avancent grosso modo au même rythme. La nouvelle élève est de bon niveau et très bosseuse (je la connais, je l'avais l'année précédente, elle est solide). Cette jeune fille a, en outre, un très bon esprit : élève-pompier volontaire, elle est éducatrice bénévole pour les petits, dans son club de basket.

Le changement de classe passe initialement inaperçu, la « transfuge » a toujours 15 de moyenne. Puis, en deux mois, ses résultats s'effondrent dans toutes les matières, et notre jeune fille s'isole, ne parle plus à quiconque et a une mine de six pieds de long.

Riposte graduée

Première étape : je retiens l'élève, à l'issue d'un cours et tente de la « confesser » : elle ne me regarde jamais en face, et admet tout juste, du bout des lèvres, des « difficultés et tensions » entre ses parents, pour expliquer la situation. Insatisfait du résultat, je provoque (en tant que professeur principal de la classe) un autre « confessionnal » avec les deux délégués, après...

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