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Identité nationale et droits de l’homme : les deux dimensions de l’identité nationale (partie 2)

OPINION. Comment se forge l'identité nationale ? Dans cette réflexion en quatre parties, Henri Temple s’interroge sur la place de l’identité nationale dans notre monde globalisé. Première partie à lire ici

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Il sera montré ici comment l'identité nationale génère une communauté affective et, de là, le consensus politique ''contractualiste''.

L’identité nationale personnelle et l'identité nationale collective

L’identité d'une personne présente plusieurs facettes, interactives entre elles : identités sexuelle, sociale, professionnelle, religieuse, psychologique, intellectuelle, générationnelle, familiale, régionale, nationale, etc.  L'identité de la personne se construit – lorsque les conditions  psycho-sociologiques sont idoines – par combinaison de ses caractéristiques, propres à la personne, avec celles de son identité nationale. Quant à l’identité juridique, elle est le reflet de ces facettes variées, et permet de distinguer et désigner une personne parmi d’autres, la localiser, l’identifier : nom, prénom, lieu et date de naissance, situation familiale, généalogie, domicile, nationalité (Cornu, Vocabulaire juridique, V° Identité), qui figurent sur les ''papiers d'identité''. Ces ''attributs de la personnalité juridique'' sont très imprégnés par la culture, la nation, la religion, les origines, le sexe, du titulaire. Toutefois, il peut arriver que l’identité juridique diverge de l’identité culturelle ou sexuelle ressentie. L’homme traverse alors ce qu'Erikson appelle une ''crise d’identité'' (Enfance et société, 1950-1994) car si chaque identité est unique, elle est parfois évolutive, et si les contradictions sont trop fortes, la crise d’identité se transforme en conflit d’identités, bien plus grave.

Les hommes vivent en société, ce qui génère une ''personnalité de base'', l’archétype national  (Kardiner, L'individu dans la société...,1969, p.63), qui emprunte grandement ''à la base collective et culturelle'' du groupe, de la nation. Les psycho-sociologues disent que l’identité personnelle est un produit de la socialisation. Le « nous » élève le « moi ». Le moi se réfère au nous quand il est en quête de lui-même. Pour Piaget, c’est « l’appropriation personnelle du système social qui socialise » ; si cette appropriation personnelle se heurte à des obstacles, il y a crise d’identité, ou parfois conflit d’identité dont l’issue peut...

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