Nouvelles technoinformatique

Informatique : l’agonie des titans et des tyrans

CONTRIBUTION / OPINION. Lors de la crise du Covid-19, l’informatique était enfin au service de celui qui l’utilise et non l’inverse. Ce qui n’est pourtant pas chose évidente, estime notre lecteu.

/2023/04/Informatique-tyrans-titans


Les crises ont l’avantage de révéler dans l’instant des absurdités qui duraient depuis des années. Il en est ainsi du télétravail. Depuis au moins 20 ans, la facilité du travail à distance revenait régulièrement dans les négociations sociales, et dans les rapports avec les grands groupes. Il y avait toujours de bonnes raisons pour éluder le problème qui se résumait à « la poule et l’œuf ». La fracture numérique avait bon dos, le temps de présence dans l’entreprise, les rapports hiérarchiques, l’organisation des tâches, etc. Tous les prétextes étaient bons pour préserver le pouvoir central, et surtout l’informatisation des entreprises en postes de travail.

En quelques jours, avec la pandémie Covid, tous ces prétextes ont volé en éclat. Pour ceux qui le peuvent, et pour ceux qui ne l’avaient pas imaginé, le télétravail s’est imposé immédiatement. Là où les informaticiens prédisaient des plans d’investissements colossaux, chaque personne a trouvé sa solution avec une grande efficacité. De nombreuses tâches sont devenues plus simples, plus transparentes. Les décisions sont apparues visibles et argumentées. Pour une fois, l’activité informatique devenait façonnée par son utilisateur. L’informatique était enfin au service de celui qui l’utilise et non l’inverse.

Lors d’une assemblée des professions du secteur informatique, Louis Schweitzer, alors président de Renault avait formulé cette boutade en forme de prophétie : « Je rêve du jour du XXIe siècle où l’informatique ne sera plus le maillon faible de la fiabilité de l’industrie et des services. » Toute invention moderne a connu cette évolution, comme l’automobile, peu fiable au départ, l’aviation, l’électricité et bien d’autres.

L’époque récente connaît une forte inflexion de postulats informatiques qui étaient supposés stables. La loi de Moore, le constat de Wirth, le paradoxe Andy et Bill, ou le principe de Jesse Huang, nous révèlent que plus on améliore les machines, moins les programmes informatiques sont...

Vous aimerez aussi