Notre société occidentale contemporaine n’a eu de cesse d’évoluer dans ses modes de fonctionnement, notamment sous l’influence de son environnement technologique. On peut citer des répercussions dues au développement des transports par chemins de fer, à l’arrivée de la « fée électricité », puis à l’utilisation exponentielle de l’énergie nucléaire… Il semble pourtant que ces grandes mutations se sont étalées sur plusieurs générations, ce qui a permis, semble-t-il, à l’humain de s’y adapter progressivement.

Imaginons cependant le choc tout au moins psychologique que subirait Robert Louis Stevenson s’il traversait maintenant la France contemporaine. Celui qui a parcouru 270 km en compagnie d’une ânesse portant son sac d’habits et de couchage, traversant le Velay, la Lozère et le Gévaudan. Citons une phrase de son récit édité en 1879 (Le voyage avec un âne dans les Cévennes, Flammarion) : « Je voyage pour le plaisir de voyager. L’important est d’éprouver les embarras de la vie, quitter le nid douillé de la civilisation, de sentir avec mes pieds le granit terrestre et les silex avec leurs coupants… »

En ce mois de mai 2024, je vous invite maintenant à imaginer la préparation et le déroulement d’un voyage par avion pour un séjour à Paris à l’occasion des Jeux olympiques en partant de Marseille. La réservation du vol se fera par internet : choix du jour, des horaires auprès d’une compagnie « low cost » étrangère. Le billet sera transmis et édité via un ordinateur ou encore plus simplement sur son téléphone portable, ce qui lui permettra d’accéder à l’aéroport en présentant le précieux QR code au pictogramme des temps modernes ! La réservation de l’hébergement se fera « incognito » via Airbnb avec un propriétaire qu’il ne verra jamais. Le paiement se fera à distance par internet ; muni alors d’un code il accédera à la chambre réservée de 10 m², dont...